VOCSens

développe et commercialise des microcapteurs intelligents

VOCSens, rendre visible l'invisible

04/05/22

Spin-off de l'UCLouvain, l'entreprise VOCSens développe et commercialise des microcapteurs intelligents autonomes mesurant la teneur en gaz et composés volatils dans l'air.

La PME brabançonne développe depuis 2019 un concept de "caméra environnementale" baptisé EnviCam, rendant visibles les (bio)molécules chimiques qui nous entourent. Elle embarque de nouveaux microcapteurs autonomes et sélectifs, couplés à de l'intelligence artificielle, au sein d'un module interopérable. Ils permettent de mesurer la présence de différents gaz et composés organiques volatils en environnements industriels, mais aussi domestique et médical.

"L'entreprise s'appuie sur près de vingt ans de recherches au sein de l'UCLouvain dans le domaine des microcapteurs environnementaux compatibles CMOS (complementary metal oxide semiconductor), explique le CEO Thomas Walewyns, docteur en sciences de l'ingénieur. Il s'agit de capteurs multi-pixels, comme il en existe sur les smartphones, qui vont transformer les signaux liés la présence de gaz en signaux électriques. La sélectivité est rendue possible par l'intégration, dans les puces électroniques, de plusieurs matériaux polymères et nanocomposites qui vont réagir différemment selon les gaz, au travers un procédé breveté, CMOSEnvi", poursuit Thomas rejoint par Yann Danlée, directeur technique.

"Le problème de la plupart des microcapteurs environnementaux disponibles sur le marché, c'est qu'ils sont sensibles à tout ce qu'il y a dans l'atmosphère. Ils ne permettent aucune sélectivité dans les mesures. Les données collectées ne fournissent dès lors aucune information véritablement utilisable dans l'application à valeur ajoutée du client", précise le CEO. EnviCam va non seulement faire le tri dans les gaz (ammoniac, formaldéhyde, monoxyde de carbone, oxydes d'azote, sulfure d'hydrogène, dioxyde de soufre, etc.), mais peut également être associé à d'autres capteurs afin de mesurer différents paramètres (particules fines, température, humidité, pression). Les données captées sont alors transmises sur une plateforme de traitement et d'analyse de données via une connexion sans fil (de type low-power wide-area, tels que LoRaWAN et NB-IoT, ou Bluetooth). Ce type d'information permet d'un côté d'améliorer le process industriel ainsi que de garantir la sécurité et la santé des travailleurs, et d'un autre côté de fournir un rapport environnemental complet aux autorités compétentes.

Capteurs 4.0

"Les capteurs VOCSens présentent des caractéristiques performantes : fiabilité, sélectivité quant aux gaz à détecter, autonomie accrue et miniaturisation sont les maîtres mots pour les décrire", souligne Thomas. Ces capteurs sont nanométriques et leur consommation est réduite par 1.000 par rapport à leurs concurrents classiques, à moins de 100 µW. "C'est un saut technologique disruptif. Un peu comme si votre voiture électrique pouvait maintenant parcourir 200.000 km au lieu de 200 !"

La firme développe l'utilisation de ses appareils EnviCam en environnement industriel en Belgique et à l'étranger dans la pétrochimie (port Anvers), la chimie (Tertre), la gestion des déchets (CET, biométhanisation, compostage, BEPN), l'élevage industriel, mais aussi pour les villes intelligentes (à Wavre et en Lituanie).

VOCSens participe aussi à de nombreux projets en Wallonie (GreenWin, MecaTech, SPW), notamment sur la mesure de pollution intérieure des bâtiments passifs (en lien avec les systèmes de ventilation et de filtration d'air).

Optimisation

"La nouvelle génération, EnviCam-3x, est mise en production cette année. Elle sera cinquante fois moins chère et cent fois plus petite que ses concurrents. Le boîtier miniaturisé aura une dimension de l'ordre de 50 mm³", annonce fièrement Thomas. De quoi satisfaire les attentes d'un marché en pleine croissance.

VOCSens a reçu initialement le soutien du fonds Wing (SRIW), auquel se sont ajoutés ceux de Industria (John Cockerill), Innovation Fund, Vives IUF et Invest.BW. Passée de trois personnes à dix collaborateurs aujourd'hui, la société adapte sa gamme à d'autres marchés parmi lesquels celui de la santé, via des diagnostics digitaux par mesures de composés volatils spécifiques à certaines maladies, comme le diabète ou l'asthme.

Carte d'identité

VOCSens

rue Louis de Geer 6
1348 Louvain-la-Neuve

L'Analyse del'expert

Start-ups technologiques vertes

On peut distinguer deux types de green techs ou technologies vertes : les climtechs (technologies climatiques) et les cleantechs (technologies propres). Elles ont des points communs : elles traitent les dommages causés par l'homme à l'environnement ou réduisent les sources de dommages supplémentaires en vue de lutter contre le réchauffement climatique.

Sous l'impulsion de fonds d'investissement (SRIW, Novallia, Industria…) ou de fondations comme Solar Impulse (Bertrand Picard), se développent de nombreuses nouvelles technologies vertes. Solar Impulse Foundation a labellisé 1.300 solutions économiquement rentables et protégeant l'environnement.

[ novallia.be } [ solarimpulse.com }

Autres portraits de la même catégorie

  • Couvin

    Brunet, une entreprise qui envoie du bois

    L’entreprise Brunet, à Mariembourg, travaille le bois depuis plusieurs générations. Au point de se positionner aujourd’hui comme une référence dans son secteur. Ce qui lui permet de tirer son épingle du jeu à l’heure où de nombreuses sociétés spécialisées dans la construction tirent la langue.

    Lire la suite
  • Namur

    La Ressourcerie donne une seconde vie à vos encombrants

    Dans la province de Namur, une entreprise donne une nouvelle jeunesse à une multitude de choses de prime abord vouées à la poubelle. Son nom ? La Ressourcerie Namuroise. Sa mission ? Valoriser des objets encore utiles, voire même en créer de nouveaux.

    Lire la suite