L'entreprise Ornibird est spécialisée dans le domaine des oiseaux domestiques et d'élevage. Cédric Courbois vient d'ouvrir un magasin physique, dix ans après son site internet, et diversifie ses activités.
Isabelle Morgante
Nous sommes au milieu des années 1990, dans une école de la région hutoise. Un professeur demande à ses élèves de choisir chacun un thème d'élocution. Pour Cédric, dont le père est éleveur de canaris (la maison vit au rythme des chants enjoués de ces petits oiseaux domestiques), le sujet est tout trouvé. Le jeune adolescent emmène deux des protégés de son papa José et présente la vie et l'œuvre des volatiles devant ses copains de classe. L'accueil est particulièrement positif, cet élan donne même à Cédric l'envie d'en faire un site internet (Au paradis des canaris) à l'âge de 13 ans et ouvre une perspective d'avenir. Ce site existe toujours et compte aujourd'hui plus de 25.000 membres passionnés.
Il faut dire que les canaris sont les vedettes de la famille Courbois. C'est Richard, le grand-père, qui a tracé la voie de l'élevage : sa maison de Fallais a compté plus de 200 spécimens et engrangé de nombreux prix et récompenses au fil des décennies.
Nanti de son ordinateur, Cédric commence à rédiger des articles techniques, traitant d'ornithologie et même de génétique pour des revues spécialisées. Il entame des études d'infographie puis quitte le nid familial pour "koter" sur le campus liégeois du Sart-Tilman, en compagnie d'un premier couple de canaris. Bien vite, le jeune homme se détourne de l'itinéraire académique et entre dans la vie active. "Même si je ne me sentais pas à l'aise à l'école, je ne suis jamais resté sans rien faire et scrutais les petites annonces. C'est comme ça que je suis devenu opticien pour une chaîne. En sept ans, j'ai gravi les échelons pour finalement gérer un magasin du Brabant wallon pendant deux ans. Je suis fier de ce parcours." Des années durant lesquelles il ne lâche jamais sa véritable passion pour les oiseaux.
Novembre 2011. La vie sentimentale de Cédric le conduit à Hannut, où la maman de sa compagne lui propose d'ouvrir un premier magasin dans un garage : Ornibird accueille les clients deux soirs par semaine et le dimanche matin, pour permettre à Cédric de continuer à travailler en boutique. Bien vite, les sacs de graines et autres aliments envahissent le garage, mais aussi le chalet du fond du jardin et le grenier de la maison de ses parents ! "Un système un peu archaïque, qui laissait peu de place pour la préparation des commandes", reconnaît aujourd'hui le chef d'entreprise.
Ouverture de la gamme
Une nouvelle étape entrepreneuriale se dessine ensuite dans la commune de Wellin, en province de Luxembourg. Cédric passe ainsi du garage étriqué de Hannut à un entrepôt de 50 m² du village d'Halma, surface qu'il double en exploitant la hauteur des lieux. "J'y suis resté deux ans, en me partageant entre mon métier de commercial dans une société de bricolage et Ornibird. Mon chiffre d'affaires était vraiment minuscule, il fallait s'accrocher pour s'y retrouver, d'autant que les banques me fermaient systématiquement la porte", se souvient le trentenaire, aujourd'hui entré dans le cercle fermé des entrepreneurs à plus d'un million d'euros de chiffre.
Fort heureusement, le site fonctionne bien. Sa marchandise, distribuée à plus de 90 % en Europe et surtout en France, séduit les clients grâce à ses prix avantageux. La visibilité attire de nombreux fournisseurs. "Aujourd'hui, nous proposons 180 marques et plus de 20.000 références d'articles sur le site et progressons par le bouche-à-oreille." Nous sommes particulièrement bien référencés et travaillons en flux tendu pour honorer nos commandes dans la semaine où elles nous arrivent."
En 2021, le petit entrepôt d'Halma est bien loin. Après un passage à Achêne (Ciney), Ornibird est installé depuis février dernier à Pondrôme (Beauraing), où la surface a considérablement augmenté (900 m²) et a permis l'extension de l'offre de Cédric au bénéfice des animaux de compagnie. Les heureux propriétaires de chiens, chats ou encore rongeurs y trouveront nourriture, équipements et autres jouets "pouet pouet".
"J'ai travaillé seul pendant sept ans puis ai engagé mon premier employé. Aujourd'hui, Ornibird occupe trois personnes et je peux aussi compter sur l'aide de mon papa, retraité de la Poste, qui travaille en flexijob."
Comme le monde entier, Ornibird est passé par la case Covid-19. Malgré tous ses inconvénients, cette crise sanitaire a boosté l'intérêt autour de l'entreprise de Cédric. "Cela a multiplié notre clientèle. Lorsque nous étions à Achêne, j'ai été obligé d'utiliser jusqu'à sept containers sur le parking autour du dépôt pour répondre aux demandes des clients. Aujourd'hui, nous livrons depuis Pondrôme pas moins de 23 pays européens et sommes les fournisseurs des volières de la maison royale marocaine, de zoos, jardins d'acclimatation, universités et centres vétérinaires", cite Cédric, qui malgré le succès… ne se verse toujours pas de salaire de chef d'entreprise.
Portes ouvertes
Le jeune entrepreneur ne s'arrête pas en si bon chemin. Le premier week-end de septembre prochain, il proposera la 5e édition des portes ouvertes de son commerce, ainsi qu'une bourse aux animaux. L'an passé, avec l'aval de la police et des autorités communales, Ornibord avait maintenu l'organisation, plus de 1.000 personnes y avaient participé, dans un strict respect des mesures sanitaires.
"Aujourd'hui, nous sommes déjà occupés à pousser les murs. En élargissant notre gamme à destination des chiens et des chats dans le magasin, nous avons dû réaménager les rayons, mais je ne regrette rien. Au contraire, je suis fier de mon travail, d'autant que j'ai le soutien de mes parents. Et le commerce physique est, pour moi, une suite logique du site internet. Je ne veux pas mettre mes œufs dans le même panier, d'une part, et le relationnel avec la clientèle est précieux, d'autre part. Les deux canaux de vente sont complémentaires. Nous avons déménagé cinq fois en neuf ans et sommes bien ici. Les projets sont encore nombreux, comme celui de créer un second magasin dans la région liégeoise. Tout va bien", sourit Cédric.
Cédric Courbois (ici avec José, son papa) a l'exclusivité de vente pour cinq pays de Italgabbie, cages italiennes haut de gamme. Des articles de qualité pour lesquels des clients marseillais quittent quelque temps la Canebière afin de s'approvisionner chez lui.
Ornibird s'est installé à Pondrôme (Beauraing) fin février. Il aura fallu six semi-remorques pour déménager plus de 170 palettes de marchandises depuis l'ancien commerce d'Achêne (Ciney).
Avant l'ouverture du commerce physique, Ornibird vendait déjà sur le net. Aujourd'hui, il fait vivre ses réseaux sociaux quotidiennement et les commandes affluent auprès de Mélanie.
C'est José (en flexijob) qui prépare les conditionnements de graines du magasin. Ornibird livre dans 23 pays d'Europe depuis le petit village de Pondrôme et a le projet d'élargir ses activités au commerce d'animaux domestiques, sujet à un strict permis d'exploitation.
L’entreprise Brunet, à Mariembourg, travaille le bois depuis plusieurs générations. Au point de se positionner aujourd’hui comme une référence dans son secteur. Ce qui lui permet de tirer son épingle du jeu à l’heure où de nombreuses sociétés spécialisées dans la construction tirent la langue.
Auréolée de ce brillant titre il y a quelques semaines, la jardinerie Tournesols, à Cognelée, s’impose définitivement comme la fine fleur dans ce champ vaste que sont les commerces horticoles. Sortie de terre il y a une grosse année, l’entité namuroise marque aussi par ses investissements pour un modèle plus vert. Logique, finalement…