Olivier Wénin est le dirigeant et l'un des créateurs de la coopérative namuroise OpenFlow. De son passé d'ingénieur de multinationales, il retient une envie d'entreprendre autrement, qui a du sens.
Isabelle Morgante
La période inédite que nous traversons a fait bouger les lignes de l'entrepreneuriat et permis à certains chefs d'entreprise de revoir leur manière d'entreprendre, afin de mettre leurs valeurs au centre de leur core business. C'est le cas d'Olivier Wénin, quadragénaire namurois, ingénieur civil électromécanicien de formation.
Il est chef de projet d'un grand groupe européen durant une quinzaine d'années lorsqu'à la fin de 2017, il prend conscience d'une quête de sens et de finalité. "J'étais dans le middle management. Soit je jouais des coudes et progressais dans l'organigramme, soit j'évoluais en adéquation avec mes valeurs. J'ai choisi la seconde solution, qui me permettait de rejoindre le monde des PME. J'ai changé d'orientation professionnelle et développé mon réseau, en ayant l'envie de créer ma propre entreprise", admet Olivier.
Père de famille, Olivier Wénin se rapproche d'un ami qui partage les mêmes valeurs que lui. Petit à petit, naît la coopérative OpenFlow. Nous sommes en octobre 2019.
Abattre les frontières
"Nous avions envie de développer des projets qui font sens, de casser les frontières entre les économies traditionnelle et solidaire", résume l'entrepreneur coopérateur. Sept Namurois se rejoignent autour du projet OpenFlow et jettent les bases de la coopérative. Au cœur des réunions qui portent les fonts baptismaux du modèle, on parle management horizontal, entreprise libérée, économie participative et copropriété de l'entreprise. Les coopérateurs sont aujourd'hui une vingtaine, âgés de 30 à 55 ans, accompagnés d'une cinquantaine d'experts. "Le confinement a révélé la deuxième partie de l'ADN d'OpenFlow : une intelligence collective qui fait sa force. Nos projets ont un impact global, cela va bien plus loin que le cercle professionnel."
Actuellement, OpenFlow gère l'évolution de plusieurs dossiers dont UV Flash (box de désinfection de chariots de supermarché par UV) et Namur Boutik, la plateforme de vente en ligne mutualisée entre les commerçants namurois, une véritable bouée de sauvetage pendant le confinement.
"Nous venons de remettre une offre pour 120 box à un grand groupe de supermarchés et avons des contacts avec l'Amérique latine, la Roumanie et l'Afrique du Sud, des pays très intéressés par ce procédé de désinfection. Ce sont véritablement de petites victoires pour nous car nous amorçons de nouvelles tendances. Quant à Namur Boutik, la Ville vient de nous octroyer un soutien financier permettant de créer de l'emploi local et d'aider les commerçants à entrer dans le digital, ainsi qu'à augmenter leur visibilité", annonce l'entrepreneur.
Enfin, OpenFlow construit en ce moment une plateforme de mutualisation de ressources à destination d'entreprises qui pourraient ainsi s'échanger leurs machines, leurs savoirs pour développer un écosystème en communauté, dans un esprit de confiance.
Vincent Dufour et Jean-François Colson sont les concepteurs, Grégory Pelzer (ateliers EBF) le producteur. UV Flash est né de cette amitié et de l'assemblage de compétences.
L'un des trois moteurs du développement de la coopérative OpenFlow, c'est UV Flash, le caisson désinfectant de chariots de supermarché. Un projet issu de l'émulation de compétences et d'horizons différents, qui trouve racine dans une belle amitié. La production est réalisée dans les ateliers EBF de Grâce-Hollogne. "L'idée d'UV Flash est née au début de la crise sanitaire, explique Jean-François Colson, l'un des concepteurs. L'efficacité de nettoyage des UV est reconnue depuis longtemps mais n'avait jamais été utilisée de la sorte."
"Danièle, mon épouse, m'a parlé des files de chariots dans les magasins, désinfectés ou non. Ça nous a donné l'idée d'aller plus loin", explique Vincent Dufour, concepteur et informaticien chez Safran, membre de la coopérative.
Les "entredonneurs" (ainsi que se nomment les membres de la communauté OpenFlow) ont aimé se retrouver en "workafter" (comme ils aiment le dire) pour que cette idée devienne réalité. Fin avril, un prototype UV Flash existe. Les premiers systèmes, montés dans les ateliers EBF de Grâce-Hollogne, propriété de Grégory Pelzer, sont livrés mi-juillet. "Notre compétence, c'est la mécanique. Avec OpenFlow, nous y avons ajouté le volet électrique, sécuritaire et virologique. C'est une réelle plus-value et complémentarité pour nous", témoigne l'entrepreneur.
À noter que c'est aussi EBF qui assure la logistique car les UV Flash sont assemblés chez EBF puis stockés à Herstal d'où partent les livraisons. "UV Flash dépoussière définitivement l'image de notre secteur", conclut Grégory Pelzer.
Pierre Herelixka et ses fils Christophe et Stéphane, gérants du Spar de Queue-du-Bois, ont acheté un caisson UV Flash, pour le bien-être de leur clientèle.
Cet été, la famille Herelixka a équipé son magasin Spar d'une box UV Flash pour désinfecter les chariots. Une action citoyenne qui protège leur santé, celle de leurs clients et de l'entreprise.
Pierre Herelixka est le gérant indépendant et propriétaire du Spar de Queue-du-Bois (province de Liège) depuis quatorze ans. Ses fils Christophe et Stéphane l'ont rejoint il y a une dizaine d'années. La crise sanitaire, ils l'ont vécue au quotidien, en prise directe avec les clients. Le but de la famille : continuer à travailler et ne mettre personne au chômage.
Masques, gel hydroalcoolique et essuie-tout ont trouvé place à l'entrée du magasin, un membre du personnel a été délégué à la bonne gestion des flux d'entrée et de sortie. "Faire respecter la distanciation et la désinfection des chariots n'était pas chose aisée", résume Christophe.
Raison pour laquelle la famille d'entrepreneurs opte pour l'achat d'une boîte UV Flash fin août dernier.
"Nous avons fait part de notre expérience de terrain à l'un des concepteurs pour coller à la réalité et répondre aux besoins. Nous avons utilisé la cabine deux semaines à titre de projet-pilote et vérifié la faisabilité pratique, résume Christophe. L'UV Flash a été bien conçu, est accessible et intelligemment pensé, d'autant que l'impact écologique est infime. Nous sommes convaincus de son utilité. Et puisque nous sommes très attentifs à la mise en avant de produits locaux, confier cette mission de protection à une entreprise liégeoise était important", conclut-il.
L’entreprise Brunet, à Mariembourg, travaille le bois depuis plusieurs générations. Au point de se positionner aujourd’hui comme une référence dans son secteur. Ce qui lui permet de tirer son épingle du jeu à l’heure où de nombreuses sociétés spécialisées dans la construction tirent la langue.
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