"De la vache au cornet" à travers l’économie circulaire
16/05/24
Depuis une vingtaine d’années, le Glacier "Les Lutins", installé à Onhaye en province de Namur, développe son activité sans jamais renoncer à ses valeurs d’excellence, en privilégiant l’ancrage local et en minimisant son impact environnemental. Rencontre avec Ariane et Denis Kairet, un duo soudé où chacun a développé des compétences qui leur permettent de performer. Dénominateur commun : cohérence, exigence et savoir-faire.
Petit bout d’histoire pour commencer le cornet… Denis démarre seul son activité en 1997 en vendant ses crèmes glacées dans sa camionnette. Sa rencontre avec Ariane en 2000 débouche trois ans plus tard sur l’acquisition d’un bâtiment à Onhaye et la création d’un salon de dégustation où elle tient le rôle principal. Très vite, ils gravissent tous les échelons qui mènent à l’excellence. Ils commencent dès 2004 en étant nommés pour le coq de cristal à la foire agricole de Libramont pour la glace à la vanille. En 2015, le couple reçoit le titre royal de l’élite du travail pour l’innovation. En 2016, ils sont certifiés "Artisan" et reçoivent le titre de meilleur artisan de Belgique (NDLR : nous leur avions déjà consacré un article dans UCM magazine). Une ultime reconnaissance vient de leur être octroyée lors du concours international de Lyon édition 2024 où ils reçoivent la médaille d’Or à nouveau pour leur glace à la vanille de Madagascar en janvier. Bref, une fameuse success story glacée…
Lait et oeufs de la ferme
D’ailleurs, depuis la création de l’entreprise, ils sont sur tous les fronts et ne lâchent rien. À chaque étape du processus, ils évaluent non seulement la qualité et le respect des matières premières, mais également leur origine. Ces glaciers hors pair privilégient des producteurs locaux pour toutes les matières premières qui peuvent être produites en Belgique, par exemple les produits du terroir comme le lait et oeufs de la ferme. De quoi permettre de développer l’économie locale et diminuer l’impact du transport. Pour les incontournables comme le chocolat ou la vanille, ils sélectionnent des artisans qui collaborent avec des autochtones. Ils pratiquent la politique du circuit court (achat en direct, sans intermédiaire) et du prix juste afin que les producteurs puissent eux aussi vivre de leur travail.
Les fraises ou les melons invendus
Les Lutins ont initié des "partenariats" avec trois producteurs de fraises qui amènent en fin de journée les invendus de fruits récoltés le matin. Les fraises sont ensuite transformées en coulis qui serviront à différentes fabrications de glaces et sorbets. Il en va de même pour les melons très murs, pas suffisamment calibrés… Quant à la glace ananas coriandre, elle est née d’une opportunité : transformer une production trop abondante de coriandre d’un maraicher locale en parfum de glace. Ils récupèrent aussi le jus de citrons dont le zeste a été prélevé pour la fabrication de limoncello. De quoi magnifier le gout des glaces en évitant le gaspillage.
Optimisation des énergies
Non seulement ils ont installé des panneaux photovoltaïques pour couvrir une partie des besoins électriques très importants liés à la production de froid mais ils restent très vigilants afin de réduire au maximum ces consommations : optimisation du remplissage des congélateurs, étiquetage sur les portes afin d’éviter des ouvertures inutiles, consignes de températures adaptées, éteindre tout ce qui peut l’être lorsque l’activité est à l’arrêt, les week-ends en sont quelques exemples. Cela passe également par l’entretien de l’appareillage frigorifique : joints des portes, condenseurs… pour allonger la durée de vie des infrastructures. Ensuite, ils récupèrent la chaleur des condenseurs pour chauffer l’eau d’un ballon tampon qui alimente en direct le lave-vaisselle (économie d’énergie) et le chauffage par le sol. L’eau de refroidissement des machines à glaces est également récupérée et stockée dans des citernes d’eau de pluie pour alimenter les wc.
Les achats
Chaque geste compte. Les produits à base de papier sont labellisés FSC (recyclés quand c’est possible) et sont actuellement en recherche de contenants plus vertueux au niveau environnemental pour l’emballage et le transport de leurs glaces et sorbets. Les produits d’entretien sont de préférence fabriqués maison, à base de vinaigre, bicarbonate…
Les déchets
Ils n’ont pas attendu la nouvelle réglementation d’application depuis cette année sur les biodéchets pour les trier et les valoriser. Ils alimentent le compostage à la ferme, génèrent un fertilisant pour les plantes avec les coquilles d’oeufs avant de les composter, utilisent les marcs de café pour nettoyer les canalisations…
Le personnel
Ils font appel à de la main-d’oeuvre locale, des étudiants, les week-ends et en période saisonnière pour la partie salon d e dégus t a tion. Ils les impliquent dans l’évolution de l’activité à travers des débriefings réguliers un peu festifs où chacun peut exprimer son ressenti, les améliorations à apporter…
Et votre entreprise
dans tout ça ?
Si vous aussi vous êtes intéressés par la démarche pour optimiser votre entreprise mais ne savez pas par où commencer, faites appel au réseau des Référents bas carbone économie circulaire. Ils pourront vous accompagner à y voir plus clair, vous proposer des pistes d’actions et vous orienter vers des aides publiques, experts ou financements qui pourront vous aider à concrétiser vos projets de transition énergétique.
L’entreprise Brunet, à Mariembourg, travaille le bois depuis plusieurs générations. Au point de se positionner aujourd’hui comme une référence dans son secteur. Ce qui lui permet de tirer son épingle du jeu à l’heure où de nombreuses sociétés spécialisées dans la construction tirent la langue.
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