Avec son frère Serge, David Massart est à la tête de Fermalux, une entreprise namuroise de fabrication de châssis active dans le secteur depuis plus de 45 ans.
Clément Dormal
Les époux Massart créent à Jambes une entreprise de négoce de stores intérieurs et de portes de garage. Convaincus que le PVC représente l'avenir, ils se mettent à produire des volets roulants. Viennent ensuite les premiers châssis en PVC, puis en aluminium. C'est le début de la belle histoire de Fermalux, une société connue et reconnue dans le Namurois désormais active dans toute la Belgique. Les époux Massart ont depuis cédé leur place à leurs fils, David et Serge. De Jambes, Fermalux a déménagé à Erpent pour accueillir ses clients dans un showroom de 800 m². Les châssis sont, eux, fabriqués dans un atelier de 3.000 m². Une sacrée évolution pour cette institution qui est restée attachée à ses valeurs au fil des ans. Les fournisseurs de l'époque sont par exemple toujours les mêmes aujourd'hui. Ce qui permet à l'entreprise d'accompagner les acheteurs sur le long terme. "On achète des fenêtres en espérant qu'elles durent le plus longtemps possible. Je dis d'ailleurs régulièrement qu'une fenêtre chez nous est garantie à vie. La garantie d'une fenêtre, ce n'est pas seulement savoir qu'elle est bien fabriquée. C'est aussi savoir que dans quinze ou vingt ans, on aura encore les pièces nécessaires pour aider les gens sans qu'ils ne doivent changer l'entièreté de leur châssis", explique David Massart.
Une démarche locale
Lutte contre l'obsolescence, économies d'énergie, promotion de produits locaux… toutes ces questions ont été intégrées par Fermalux depuis de nombreuses années. Les marchandises à partir desquelles sont confectionnés les châssis viennent pour la plupart d'Allemagne. "Dans le domaine de la fenêtre, c'est le centre névralgique d'Europe", glisse David Massart. Le fabricant des machines utilisées dans l'atelier est, lui, belge. Tout comme l'expertise et la main-d'œuvre de l'entreprise. Une véritable fierté pour les frères Massart. "Nos poseurs sont payés par Fermalux. Ce ne sont pas des sous-traitants qui vont mesurer, installer, et réaliser les finitions. Collaborer avec Fermalux, c'est faire vivre 35 Belges", ajoute-t-il.
Autre aspect qui permet à la boîte de se démarquer de ses concurrents ? Un service commercial toujours sensible à l'intérêt de l'acquéreur. "Nos prix sont constants, ce n'est pas un tarif à la tête du client. Beaucoup d'entreprises emploient des commerciaux qui vendent aujourd'hui des châssis, mais qui vendront demain des voitures et des frigos. Ces gens n'ont que des objectifs financiers. Ils ne conseillent pas le client vers la solution qui sera la meilleure pour lui sur le long terme. À ce niveau-là, on a une approche très différente."
Pénurie de personnel…
Anticipant l'importance de l'indépendance énergétique, la société a fait poser il y a quelques années 140 panneaux solaires qui fournissent la moitié de l'électricité nécessaire pour faire tourner la boîte en été. "Actuellement je touche des primes certificats verts. Mais je ne peux pas installer plus de panneaux solaires que ceux que j'ai déjà car je ne peux pas produire plus de 50 % de ma consommation. Si je veux devenir autonome, je ne percevrai plus les certificats verts. La règlementation est telle que, si on souhaite des sous, on ne peut pas trop produire", regrette David Massart.
Depuis la mi-2020 et la fin du premier confinement, le marché est particulièrement porteur. En 2021 est survenu un "incroyable boom" post-Covid qui a laissé place à la crise énergétique que nous connaissons aujourd'hui. Plus que jamais, la sobriété énergétique est sur toutes les lèvres. De quoi permettre à Fermalux de vivre une année 2022 exceptionnelle ? Pas vraiment, la société étant confrontée comme beaucoup d'autres à une pénurie de main-d'œuvre. "On ne trouve plus de gens motivés à l'ouvrage. C'est devenu très difficile pour une entreprise de valoriser le travail car la différence entre ceux qui ont un boulot et ceux qui touchent des allocations se minimise", indique David Massart. Avant de préciser son idée : "On est obligés d'engager des profils qui n'ont pas les compétences. Une fois qu'ils les ont acquises, soit ils partent, soit ils préfèrent rester chez eux. J'ai des personnes qui viennent ici avec des allocations de chômage de 1.500 euros. Pour peu qu'elles aient des enfants à charge, elles perçoivent beaucoup plus. Et c'est difficile de les motiver à travailler 38 heures par semaine pour gagner 300 ou 400 euros supplémentaires alors qu'elles touchent bien plus en bossant cinq jours en noir." Résultat : le délai de pose des châssis a doublé en très peu de temps. Alors qu'il ne fallait auparavant que six semaines pour recevoir sa commande, comptez-en désormais une douzaine.
… et indexation des salaires
Un autre frein à l'activité en 2022 est l'indexation automatique des salaires. Fermalux emploie 35 personnes. Pour la société, l'indexation représente un coût supplémentaire mensuel de 25.000 euros. Une hausse qui a bien entendu dû être répercutée sur les prix de vente. "C'est une suite sans fin, c'est ridicule. Je souhaite qu'on détaxe le travail. Cela signifie que l'on continue à taxer les employeurs comme ils le sont maintenant, mais que les salariés touchent plus, et l'État et les services sociaux moins. Mais augmenter les salaires comme c'est le cas à l'heure actuelle, c'est du n'importe quoi."
Qu'à cela ne tienne, les commandes continuent à arriver sur le bureau des frères Massart. La star actuelle ? Le châssis, évidemment. Plus particulièrement en PVC. "C'est le meilleur rapport qualité-prix pour une maison conventionnelle. Il a ses limites, notamment pour des résidences plus modernes avec de grandes baies vitrées où l'aluminium conviendra mieux. De manière générale, la demande pour l'aluminium est très cyclique et, pour le moment, le PVC est en plein essor." Portées par un été chaud, les moustiquaires ont aussi connu un succès sans précédent, au contraire des tentes solaires.
Reste à voir ce qui attend l'entreprise dans les années à venir. Si les premiers mois de 2023 s'annoncent bons, la suite est plus indécise. "Pour 2024, je ne sais pas à quoi m'attendre. Beaucoup d'architectes prédisent une grosse crise dans la construction, ce qui me fait peur. Selon eux, de nombreux acheteurs font marche arrière ou mettent leur projet en pause car les prix sont en train de s'envoler", conclut-il.
L’entreprise Brunet, à Mariembourg, travaille le bois depuis plusieurs générations. Au point de se positionner aujourd’hui comme une référence dans son secteur. Ce qui lui permet de tirer son épingle du jeu à l’heure où de nombreuses sociétés spécialisées dans la construction tirent la langue.
Auréolée de ce brillant titre il y a quelques semaines, la jardinerie Tournesols, à Cognelée, s’impose définitivement comme la fine fleur dans ce champ vaste que sont les commerces horticoles. Sortie de terre il y a une grosse année, l’entité namuroise marque aussi par ses investissements pour un modèle plus vert. Logique, finalement…