La PME verviétoise Alan Dental & Medical vend 98 % de sa production à l'exportation. Forte d'un passé textile unique, elle élabore des produits eco-friendly et construit son avenir dans le respect de l'environnement.
Isabelle Morgante
Nous nous sommes tous, sans la moindre exception, un jour rendus chez le dentiste, l'âme légère ou le ventre tendu. Au cours de cette partie de plaisir pour les uns, chemin de croix pour les autres, ce pro de notre santé dentaire a peut-être utilisé un rouleau salivaire en coton, souvent blanc, qu'il a coincé entre la mâchoire et la joue... Il ne fait pas ça pour s'amuser, c'est un outil de travail, produit dans sa très grande majorité en terres verviétoises. La PME Alan Dental & Medical existe depuis les années 80, elle est spécialisée dans les produits dentaires (dont le produit phare qu'est le rouleau), mais aussi médicaux comme les pansements, compresses, bâtonnets de coton ou cosmétiques que sont les boules à démaquiller, des bouchons de labo ou encore des mèches pour les flacons de médicaments.
"Nous plaçons nos produits dans les hôpitaux, les cliniques, les pharmacies, les cabinets dentaires mais aussi vétérinaires, et un peu dans l'esthétique. Les produits médicaux partent en Angleterre, France, aux Pays-Bas et au Grand-Duché de Luxembourg, tandis que tout ce qui concerne le monde dentaire voyage jusqu'au Canada, en Australie, à Singapour, en Arabie saoudite ou encore en Afrique du Sud", détaille Anne Knott, qui d'ailleurs commence à prospecter l'Amérique latine, tout en préparant une diversification des produits dentaires.
C'est elle qui dirige la PME. Licenciée en traduction anglais-espagnol, Anne a complété son cursus universitaire par une licence en sciences économiques. Devenue maman de quatre enfants en trois ans, avec un mari employé dans un grand groupe pharmaceutique, elle a d'abord travaillé au Ceran, un établissement d'apprentissage des langues disposant d'une crèche. Les enfants ont grandi, quitté la crèche... La réorientation professionnelle s'est dessinée lorsque le dernier a préparé son cartable pour la "grande école" primaire.
"C'est à cette époque que j'ai repris un négoce de combustibles. Il n'y avait pas d'indépendant dans la famille, c'était très nouveau pour moi... mais aussi compliqué, notamment pour concilier ma vie de maman et celle de chef d'entreprise, dans un milieu qui reste assez masculin. Cela dit, j'adorais apprendre, découvrir le métier et surmonter les difficultés. J'ai tenu bon en faisant appel à une nounou à hauteur de quatre heures par jour, puis j'ai cherché à m'associer. En vain. Plutôt que de m'éteindre (le comble pour une société de combustibles), j'ai préféré revendre l'entreprise, mais j'avais contracté le virus de l'entrepreneuriat."
Anne Knott était à la recherche d'une entreprise à racheter quand elle a appris que la PME Alan, créée en 1980, était mise en vente. La transaction s'est concrétisée au début des années 2000. "L'entreprise produisait quai de la Vesdre, ancien quartier textile, mais les bâtiments, s'ils étaient historiques, n'étaient plus du tout fonctionnels." Fin 2016, Anne a acquis les locaux actuels, situés avenue André Ernst, dans un environnement beaucoup plus industriel que le précédent.
Alan Dental & Medical nouvelle génération est opérationnelle depuis juin 2016. "Mon mari est aussi devenu entrepreneur. Nous avons eu l'idée d'exploiter l'ensemble du site, soit 52.000 m², pour nos entreprises respectives. Moi dans le médical et lui dans le recyclage du caoutchouc non vulcanisé. Il réalise notamment des chemins de câble pour les chemins de fer", résume Anne.
Rouleaux salivaires (ici colorés) en coton pour dentistes : le produit phare d'Alan Dental & Medical.
Pour Anne Knott, la progression de la PME se fait en équipe car au final, ce sont les clients qui sont les "patrons" de l'entreprise et décident de son avenir.
Les produits de l'entreprise verviétoise s'exportent dans plus de 60 pays.
La PME est dans une démarche éco-citoyenne, responsable et répond à tous les critères ISO.
Sac à dos en voyage
Si, aujourd'hui, Anne et son époux ont des vies bien remplies et sédentaires, il n'en a pas toujours été de la sorte. Parents de quatre enfants, ils ont toujours préféré les voyages "sacs à dos" plutôt que "all in cinq étoiles", une façon de vivre les vacances en famille mais aussi de leur donner le goût de l'entraide et d'oser sortir des sentiers battus. "C'est important de prendre soi-même les décisions, qu'elles soient bonnes ou mauvaises, et de toucher à tous les domaines. Mon mari et moi, nous échangeons à propos de nos entreprises, donnons des conseils. C'est définitivement plus facile pour chacun de se tenir au courant et plus confortable de savoir que l'autre pourrait exercer les mêmes tâches." Quant à la transmission des entreprises à leurs enfants, rien n'est encore à l'ordre du jour. Une réunion de famille a eu lieu il y a quelques années, les époux ont semé une petite graine, l'avenir dira si elle a germé...
"Nous souhaitons que nos enfants puissent vivre leur vie ailleurs, au travers de situations professionnelles, acquérir de l'expérience et revenir avec un souffle neuf, pour réoxygéner les activités et apporter de nouvelles idées."
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