La belle histoire d'Alexandra et Bernard Hallet s'écrit de la Normandie au bien nommé village hennuyer de Rèves (Les Bons Villers), là où le couple "wedding planner" vit et imagine mariages et cérémonies de A à Z.
Isabelle Morgante
Elle est née à l'ombre de la cathédrale Notre-Dame de Rouen, au cœur d'une Normandie dont elle parle toujours avec amour et curiosité. Sa licence de gestion en poche, elle était déjà à la tête d'une petite entreprise lorsqu'en 2010, elle rencontre Bernard sur le plateau de tournage d'une émission de téléréalité consacrée à la cuisine, l'une de ses marottes. Elle est candidate à "Un dîner presque parfait", lui ingénieur du son. Aujourd'hui mariés depuis sept ans, ils mènent de front famille nombreuse recomposée et entreprise en plein essor.
"Je dirigeais déjà depuis 2006 Lune de Miel, ma première agence événementielle en Normandie, quand j'ai rencontré Bernard. Je travaillais notamment avec des cuisinistes qui désiraient offrir une expérience à leurs clients, en les invitant autour d'une table dont les mets étaient cuisinés par des chefs étoilés. Par amour, j'ai quitté ce monde-là et suis arrivée début 2011 en Belgique. J'avoue avoir mis un peu de temps à m'adapter. J'ai eu besoin d'une année pour transférer mon entreprise en Belgique, créer ABH-Event, mais je ne regrette rien. La Belgique est tellement plus chaleureuse que la France !", s'exclame-t-elle.
Respect des valeurs
Cette transhumance du pays du cidre à celui de la bière, rythmée par de nombreuses démarches administratives, permet aussi à Alexandra de se rendre compte que les us et coutumes du mariage sont parfois différents entre les deux pays. "En France, les mariages débutent vers 14 heures jusque tard dans la nuit. Ici, en Belgique, la descente des escaliers par la mariée et la remise du bouquet sont souvent programmées tôt le matin. Les populations d'origine étrangère sont également plus pieuses ici et respectent des traditions encore très ancrées. Il a fallu composer avec ces changements."
Cela dit, il faut parfois plus qu'un gâteau meringué, des canapés de mousse de saumon et la danse endiablée de porte-jarretelles à 23 heures 30 pour réunir les familles et apaiser les esprits divergents… C'est la raison pour laquelle trois formules sont proposées : religieuse, laïque et civile.
"La cérémonie laïque présente l'avantage de poser les deux familles sur un pied d'égalité. Ce sont des moments qui rassemblent et qui sont très précieux, notamment lorsque les familles viennent d'univers différents. J'en veux pour exemple ce mariage où le père du futur marié était de confession bouddhiste. J'ai d'abord rencontré la famille, pour m'informer, avant de l'expliquer à l'assemblée le jour J", se souvient Alexandra.
Mais tout n'est pas cautionnable pour la "wedding planner". Les unions qui transgressent ses valeurs sont définitivement exclues. "Je suis une vendeuse de bonheur, mais aussi de réalité. Je demande deux choses aux futurs mariés : s'aimer et se respecter. Je ne mens jamais à mes clients et ensemble, nous dessinons ce qui doit être la plus belle journée de leur vie. Je travaille exclusivement avec un réseau de prestataires en qui j'ai confiance absolue, tant en France qu'en Belgique. Tout est cadré et le prestataire est payé avant la cérémonie."
Alexandra et Bernard orchestrent toutes les célébrations qui jalonnent une vie, qu'elles soient heureuses ou porteuses d'un dernier message. Mariage (aussi homosexuel), cérémonie laïque, séminaire, lancement de produit, "baby shower" ou gala sont autant de moments choisis par une clientèle qui désire déléguer. Mais lors de ces événements, le couple d'entrepreneurs ne se met jamais en lumière. "Nous sommes des travailleurs de l'ombre et refusons d'être au centre de l'attention. Nous encadrons les invités et assurons l'interface avec les prestataires. C'est la raison pour laquelle nous mangeons en cuisine et restons la base arrière de nos clients."
Partenaire
Il y a peu, ces entrepreneurs UCM ont engagé leur première collaboratrice. Adeline seconde Alexandra dans la gestion quotidienne de la TPE. "Nous sommes très attachés aux critères de disponibilité, réactivité, respect des valeurs et impartialité. Adeline y répond totalement et gère sa mission comme s'il s'agissait de sa propre entreprise. Elle a l'œil critique nécessaire. C'est davantage notre partenaire que notre employée. Nous devions être rassurés sur la qualité de la personne car engager représente un coût important. Nous ne pouvions pas nous tromper", résument les gérants.
Cette embauche coïncide avec deux diversifications de leurs activités : la gestion d'une partie du corps de ferme de "La Haillebaude" à Feluy, où les mariages champêtres trouvent un nid idéal, et la location de matériel. Deux nouvelles cordes à l'arc d'ABH-Event, dans un paysage entrepreneurial sur lequel Alexandra pose un regard réfléchi. "Entreprendre en Wallonie et à Bruxelles est nettement plus simple qu'en France, notamment au niveau des démarches administratives qui sont centralisées. A contrario, le starter français dispose de plus d'aides financières, notamment en ce qui concerne la création d'entreprise et l'exonération d'impôts. Vivre en Belgique est plus convivial, agréable et suscite moins d'agressivité qu'en France, même si nous évoluons dans un secteur extrêmement concurrentiel où nous devons absolument nous démarquer. Le métier n'est pas protégé et les émissions de téléréalité autour du mariage n'aident pas toujours. D'ailleurs, nous avons été approchés par la production de l'une d'entre elles et avons décliné l'offre. De nos jours, des écoles privées proposent des formations de “wedding planner” en six semaines. C'est insuffisant car si nous aidons à la réalisation d'un rêve, nous restons des entrepreneurs. Notre rôle, lors d'un mariage, c'est aussi organiser, gérer, planifier, coordonner, nettoyer et même se transformer en sage-femme ou assistante sociale !"
Témoins de grands et petits moments, Alexandra et Bernard Hallet ne manquent pas de projets. Ils aimeraient notamment mettre en scène les anecdotes et préparatifs liés aux mariages qui leur sont confiés. "Ma mère fait du théâtre en wallon et a déjà écrit des pièces. Nous pourrions en créer une en trois actes, un vaudeville, envisage Bernard. Je pense que ça pourrait être très drôle."
ABH-Event organise une journée portes ouvertes au domaine de "La Haillebaude" le dimanche 2 février. Prestataires de services et futurs mariés y sont conviés, l'occasion pour les premiers d'éventuellement agrandir le réseau et pour les seconds de se projeter mentalement dans ce qui constituera un moment unique de leur vie.
Carte d'identité de l'entreprise
ABH-Event et ABH-Déco
rue Wattimez-bas 27 6210 Rèves (Les Bons Villers) 071/42.14.42 0479/49.68.58
Alexandra est créatrice de bonheur(s). Si elle met des paillettes dans la vie de ses clients, son métier n'est pourtant pas à la portée de la première influenceuse venue.
Un mariage, c'est (en principe) un jour unique dans une vie. La perfection est de mise dans les moindres détails, même les plus originaux.
La valise de Mary Poppins des temps modernes d'Alexandra, où se côtoient (entre autres) tournevis, agrafeuse, mouchoirs, épingle à nourrice et attache colson…
Le mariage n'est plus la seule et unique façon de s'engager. Les célébrations laïques sont une manière de marquer une étape.
Retrival est une société coopérative à finalité sociale, active depuis plus de 20 ans dans les services liés à l’environnement, notamment le tri des déchets, la récupération et le réemploi. Elle est implantée à Couillet sur le vaste site dédié au tri, au recyclage et au réemploi du bassin carolo. Rencontre avec Damien Verraver, directeur de Retrival.
Modèle d'inclusion, l'APAC s'impose comme une référence dans son principal secteur d'activité, le façonnage
du papier. Entreprise de Travail Adapté basée à Manage, elle donne un sens professionnel… et le sourire à plus de 80 personnes souffrant de handicap.