J'ai été hospitalisé six jours, infecté jusqu'à la moëlle par cette crasse de Covid-19. Je remonte la pente lentement. J'ai pu constater de l'intérieur l'abnégation et l'efficacité du personnel de santé. J'ai compris dans ma chair la nécessité de la priorité sanitaire. Les mesures de confinement, si radicales et douloureuses soient-elles, étaient indispensables. Il fallait pouvoir soigner les malades au mieux.
Tous n'ont pas guéri, hélas. J'ai une pensée émue pour ces victimes, leurs familles et leurs proches. Le bilan global est loin d'être connu. Au moment d'écrire ces lignes, il approche les deux mille morts. Une chose est sûre : ce chiffre tragique aurait été bien plus élevé – deux fois, cinq fois, dix fois ? – si nous n'avions pas accepté de mettre en quelque sorte notre vie sociale et économique entre parenthèses.
Croyez-moi, je ne sous-estime pas pour autant l'impact du confinement sur vous, mes amis indépendants et chefs de PME. C'est une crise sans précédent depuis la fin de la Deuxième Guerre mondiale. Je mesure votre désarroi, je sais votre angoisse. Je vois nombre d'entre vous regarder s'écouler ces jours interminables sans travail, sans clients, sans recettes. J'entends nombre d'entre vous se demander s'ils parviendront à relancer leur activité et, si oui, dans quelles conditions.
Nous allons encore nous faire entendre !
Fort heureusement et fort justement, vous n'avez pas été abandonnés. Même si les mesures prises sont forcément insuffisantes et parfois maladroites, la volonté de vous soutenir s'est traduite en actes. Comme président UCM, je suis en tout cas fier de la façon dont notre "maison" a réagi.
Notre caisse d'assurances sociales et notre secrétariat social n'ont pas interrompu leurs services. Au contraire, le personnel s'est organisé avec abnégation pour répondre au flux d'appels, informer et fournir l'aide attendue. UCM a payé le droit passerelle avec plus de dix jours d'avance sur des caisses commerciales concurrentes. C'est la preuve d'une efficacité, mais aussi d'un état d'esprit.
Sur le plan politique, nous avons très rapidement occupé le terrain. Dès avant le confinement, nous avons demandé le chômage temporaire pour force majeure, une forme de chômage pour indépendants et un gel des paiements aux institutions publiques. Trois demandes fortes, trois succès importants. Sur d'autres points, comme les indemnités régionales ou l'accès au crédit, nous avons été en partie suivis. Nous n'avons pas (encore ?) obtenu satisfaction sur la prise en charge par les mutuelles des congés de maladie des salariés ou la possibilité d'obtenir un demi-droit passerelle. Je ne rougis cependant pas de notre action car j'ai la conviction que, sans cette offensive UCM, la réponse aux besoins des entrepreneurs aurait été bien plus lente et moins déterminée.
Nous allons encore nous faire entendre ! La reprise graduelle de l'activité nécessitera de nouvelles mesures d'accompagnement des indépendants et des PME. J'ai hâte d'avoir terminé ma convalescence pour remonter sur le pont et reprendre le combat.
L'adversité forge la détermination, alors je ne lâcherai rien, UCM ne lâchera rien pour obtenir un maximum. Au fil des mois et des années, les indépendants et les PME remplissent les caisses de la sécurité sociale et de l'État. Aujourd'hui, ils ont besoin d'un retour d'ascenseur. La moindre des choses est qu'ils l'obtiennent.