UCM ne signera pas un chèque en blanc !

Il y a peu, UCM a pris connaissance de la nouvelle mouture du plan de réforme fiscale du ministre fédéral des Finances, Vincent Van Peteghem (CD&V). D'emblée, le diable se cachant dans les détails, nous estimons indispensable d'être consultés rapidement afin de répondre à nos (très) nombreuses interrogations. En effet, et ce n'est qu'un exemple, en élargissant la tranche de quotité exemptée d'impôt pour tous les contribuables belges, qu'ils soient allocataires sociaux ou travailleurs, le ministre n'envoie pas de signal fort pour encourager le travail.

En d'autres termes, cette réforme risque d'avoir des répercussions sur le monde de travail, en accentuant les pièges à l'emploi.
Je suis particulièrement inquiet pour vous, qui avez besoin d'un signal plus fort pour engager, développer votre entreprise et préserver sa compétitivité. Je suis persuadé que la frontière entre l'inactivité et le marché du travail, notamment pour les plus faibles revenus, doit être plus marquée.

En l'état, je n'hésite pas à dire qu'il n'y a quasi aucun intérêt à travailler !

Je pense aussi aux fédérations professionnelles affiliées chez UCM et qui nous font confiance au quotidien pour les représenter. Elles vont subir de plein fouet ces nouvelles mesures. Et je ne citerai qu'un exemple : le secteur du transport et de la logistique. La réforme des accises imaginée par le ministre – sans alternative équivalente et performante en énergie verte, faut-il le préciser – va déposer un nouveau caillou dans la chaussure d'entreprises déjà mitraillées par les charges.
Nous ne signerons pas de chèque en blanc et avons, dans cette logique, adressé un courrier d'invitation au ministre Van Peteghem pour organiser une rencontre de travail. Nous exigerons des réponses à nos questions car en l'état, le signal envoyé aux PME n'est pas encourageant et ne leur permet pas de travailler sereinement.

Car si les prix des énergies tendent à diminuer, permettant aux entreprises de reprendre un peu de souffle, les charges sur les épaules des entrepreneurs ne cessent de s'alourdir. S'y ajoutent des menaces dont celle, saugrenue, de la ministre socialiste des Pensions Karine Lalieux, qui voudrait pénaliser les entreprises où le quota de collaborateurs de plus de 60 ans n'est pas atteint. Est-ce que les entrepreneurs, qui ont déjà subi les crises sanitaire et énergétique, n'ont pas davantage besoin de soutien que de sanctions ?
Chez UCM, nous en sommes persuadés.

Les PME wallonnes et bruxelloises doivent pouvoir compter sur toutes les ressources au sein de leur équipe car un collaborateur âgé qui s'en va, c'est le départ de compétences et de savoir-faire, c'est un peu de l'âme de l'entreprise qui s'étiole. À ce propos, je me suis rendu dernièrement dans une entreprise liégeoise où le manque cruel de main-d'œuvre, expérimentée ou pas, est une réelle inquiétude pour sa dirigeante (lire en page 9). Une réalité qui traduit votre quotidien, souvent parsemé d'embûches.

Les défis des PME – qui doivent rester compétitives, innover et se moderniser en même temps – sont légion, là où l'entrepreneur est au four et au moulin !

UCM plaide dès lors pour un moratoire des sanctions, pour qu'on laisse les chefs d'entreprise travailler sereinement. La route des PME est déjà suffisamment encombrée d'obstacles, de mouvements sociaux et autres difficultés pour en ajouter… N'en jetez plus, il suffit !

Les éditos des mois précédents

  • Pierre-Frédéric Nyst, Président UCM

    Il est temps de faire confiance

    Nous pensons, avec l'ensemble des administrateurs UCM, qu'au bout de six mois et au vu de la situation, le combat contre le virus doit changer d'âme. Nous devons passer des restrictions sanitaires aux précautions sanitaires. Nous devons accepter de vivre avec un risque supplémentaire.

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    septembre
  • Pierre-Frédéric Nyst, Président UCM

    Nous avons chacun notre part de responsabilité

    C'est l'heure de la reconstruction. Notre économie a été comme frappée par la foudre. Elle redémarre lentement, presque timidement.

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    juin
  • Pierre-Frédéric Nyst, Président UCM

    De l'aide d'urgence aux mesures de relance

    Les primes régionales devaient permettre de faire face aux charges impossibles à reporter. Force est de constater qu'en Wallonie en particulier, il a fallu trop de temps pour déterminer les bénéficiaires et beaucoup trop de temps pour procéder aux versements. Face à l'urgence, je ne comprends pas les hésitations, les atermoiements, les chicaneries.

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    mai
  • Pierre-Frédéric Nyst, Président UCM

    Un combat indispensable

    Je ne sous-estime pas pour autant l'impact du confinement sur vous, mes amis indépendants et chefs de PME. C'est une crise sans précédent depuis la fin de la Deuxième Guerre mondiale. Je mesure votre désarroi, je sais votre angoisse. Comme président UCM, je suis en tout cas fier de la façon dont notre "maison" a réagi. Et nous allons encore nous faire entendre !

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    avril
  • Pierre-Frédéric Nyst, Président UCM

    À tous et à toutes : courage !

    Où cela va-t-il s'arrêter ? L'irruption en Chine, puis en Europe, du Covid-19 suscite les plus grandes inquiétudes.

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    mars