À intervalles réguliers, une goutte tombe sur le front d'un supplicié, qui sombrera tôt ou tard dans la folie. Les gouttes d'eau qui frappent nos entreprises, c'est la pandémie, puis les catastrophes climatiques de l'été, le conflit en Ukraine, la flambée des prix des énergies, l'inflation, l'indexation des salaires… et les grèves à répétition.
L'un de mes fondements, c'est le dialogue, la concertation, le compromis. UCM n'a de cesse de le rappeler et est attachée à ces valeurs. Mais "trop is te veel !" : la grève de ce 20 juin pour le pouvoir d'achat est un énième clou du cercueil de nos chefs d'entreprise.
Laissons tourner les entreprises, elles ne demandent que ça !
Car n'en déplaise aux syndicats, l'érosion du pouvoir d'achat, cela concerne aussi nos indépendants. Des femmes et des hommes dont la rémunération n'est pas indexée… au contraire. Récemment, nous les avons de nouveau questionnés sur leur quotidien face au conflit en Ukraine. Les résultats sont édifiants.
Près de quatre mois après le début du conflit, plus d'un entrepreneur UCM sur trois estime que le chiffre d'affaires de son entreprise est impacté de 10 à 25 % à la baisse. Parmi les employeurs, 44 % craignent de devoir se séparer d'une partie de leur personnel. Mais le coût du licenciement est problématique pour 62 % d'entre eux. C'est donc toute l'entreprise qui pourrait basculer. C'est le couteau sous la gorge.
Que faut-il de plus pour faire comprendre cela aux syndicats ? Une faillite ? Justement, parlons-en.
Selon l'étude Graydon présentée sur notre blog politique, nous enregistrons un record de 988 faillites en mai dernier. Et si la prévision de faillite de 9.100 entreprises avant fin 2022 se réalisait, la Belgique se hisserait dans le sinistre top 3 des pays européens les plus touchés par les faillites, avec les Pays-Bas et l'Autriche.
À cela, ajoutons le capital universel de solidarité de 30.000 euros proposé par Écolo, une somme versée à chaque jeune belge à 25 ans. Où aller les chercher ? Chez ceux qui ont les "épaules XXL"… jusqu'à la fuite de certains de Belgique. Après, il faudra redescendre dans la pyramide des mensurations et en arriver, peut-être, aux entrepreneurs qui ont créé leur job – et le job des autres –, qui ont travaillé sans compter et ont construit, petit à petit, un patrimoine largement mérité.
Ce climat social désastreux oblige UCM à demander la réactivation du moratoire de fait sur les faillites et la mise en place de plans d'apurement des factures dues à l'État, en préconisant l'élargissement de cette protection aux fournisseurs d'énergie.
La prolongation simplifiée du chômage temporaire pour force majeure doit aussi faire partie du package d'aides, tout comme la mise en place d'un consensus pour enrayer l'augmentation des coûts salariaux liés à l'indexation automatique.
L'été social risque d'être compliqué. Il n'y aura pas de trêve pour nous, nous continuerons à vous représenter et vous défendre. Je vous retrouve en septembre, que l'été vous soit le plus serein possible.
Infos [ ucmvoice.be }
Aujourd'hui, je suis excédé par l'attitude des syndicats, par ces grèves et manifestations qui réclament des augmentations de salaire au-delà de l'inflation. J'ajoute – et là je suis d'accord avec les syndicats – que le monde du travail ne devrait pas être le seul à serrer les dents. Oui, je suis choqué par les profits des très grandes entreprises, en particulier dans le secteur de l'énergie.
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