Les progrès fulgurants de l'intelligence artificielle permettent dès aujourd'hui de programmer des robots pour des tâches qui semblaient réservées aux êtres humains. La liste des métiers impactés est très longue, très diverse et non encore exhaustive. Elle comprend à la fois des professions intellectuelles, techniques et de services aux personnes.
Dans un magasin, un robot peut assurer l'accueil, guider les clients et répondre à leurs questions. Il peut prendre les commandes et servir dans l'horeca, accompagner des malades ou des personnes âgées, remplir des tâches ménagères ou d'entretien. L'intelligence artificielle permet de poser des diagnostics médicaux, de prescrire un médicament ou de donner des conseils juridiques fondés sur l'analyse instantanée de millions de documents et de cas semblables. Il est possible de rédiger des articles de journaux sans intervention humaine, donc de répondre à toutes les interrogations sur l'utilisation d'un outil ou d'une machine.
Cette nouvelle révolution digitale suscite d'énormes espoirs. Les machines peuvent libérer les hommes de multiples tâches en travaillant mieux qu'eux : c'est fantastique ! Cela pose aussi beaucoup de questions. Comment réorienter les gens dont le boulot et le savoir-faire sont concurrencés par les robots ? Comment garantir le financement de la protection sociale (les pensions, les soins de santé...) si le volume d'emploi "classique" diminue ? Comment assurer aux PME une concurrence loyale avec les grands groupes mondiaux si cette évolution réclame des investissements considérables ?
L'UCM pense que les responsables politiques ont un rôle essentiel à jouer pour que la Belgique, la Wallonie et Bruxelles ne subissent pas les événements, mais profitent du changement. Dressons l'inventaire des professions menacées. Ouvrons des formations aux métiers de demain. Réfléchissons au financement de la collectivité. Donnons aux PME un accès aux nouvelles technologies. Encourageons l'innovation et l'investissement dans une nouvelle industrie.
À Bruxelles, le ministre de l'Économie Didier Gosuin veut lancer un "plan industriel régional" axé sur le numérique et le digital. Force est de constater que le gouvernement fédéral n'a pas encore ouvert le dossier. La nouvelle déclaration de politique régionale wallonne l'ignore tout autant.
Il n'est pas trop tard, mais il est temps. Chaque révolution industrielle a apporté un progrès global à l'humanité, mais a fait des victimes et des gagnants. Anticiper, se préparer permet de minimiser les dégâts et de maximiser les avantages. L'UCM va le rappeler inlassablement. Cela fait partie de sa mission de protection, d'accompagnement et de promotion des entrepreneurs.