Osons parlerde saut d'index !

À l'heure où paraîtront ces lignes, cela fera un an que le monde vit au rythme de la guerre en Ukraine. Au-delà des pertes humaines effroyables et de la destruction d'un pays, ce conflit nous touche aussi dans nos vies d'indépendants et de chefs d'entreprise. Personne n'en avait besoin, et certainement pas vous qui subissiez déjà de plein fouet la pénurie de main-d'œuvre, couplée à l'extrême difficulté d'achat voire à la disparition pure et simple de matières premières. Depuis l'été dernier, nos factures énergétiques ont pris une tournure catastrophique, plongeant nos trésoreries dans la tourmente.
Et puisque selon certains, il restait un peu de place dans le sac à dos que porte chaque chef d'entreprise, il faut ajouter l'indexation automatique des salaires de vos collaborateurs et la baisse du pouvoir d'achat des clients.

Les entrepreneurs sont fatigués, épuisés… Ils ont besoin d'oxygène !

La situation est tendue voire pire, dans un nombre de domaines de plus en plus important. Notre baromètre PME du quatrième trimestre 2022, établi grâce à un large sondage des chefs d'entreprise et indépendants wallons et bruxellois, laisse encore apparaître des faiblesses dans la progression économique de notre pays. Près de six entrepreneurs sur dix déclarent que les coûts salariaux ralentissent nettement le développement de leur entreprise. L'indexation automatique est un frein considérable, il n'y aucun doute là-dessus. Que devons-nous faire ? Continuer à accuser le coup, courber l'échine et accepter une situation ou rebattre les cartes ? Je pense qu'il est urgent de s'attabler et de réformer l'indexation salariale.

Parler de saut d'index n'est pas grossier ! Notre système d'indexation est un exemple au niveau mondial mais quand la situation économique est équilibrée. Or ce n'est plus le cas depuis maintenant près de trois ans. Quand tout dysfonctionne, l'indexation ne fait pas exception. C'est la raison pour laquelle il me semble urgent de remettre l'ouvrage sur le métier et d'envisager une solution alternative car malgré ce que les syndicats martèlent à leurs affiliés, l'indexation représente un véritable coût pour l'employeur !
UCM propose de réformer le système pour vous offrir de l'oxygène et vous permettre de sortir d'un tunnel qui s'annonce (quasi) sans fin… mais pour cela, il faudrait que les syndicats acceptent la négociation. Nous nous heurtons depuis de nombreuses semaines à une fin de non-recevoir de leur part, une obstination qui fragilise considérablement la survie des entreprises et ne tient absolument pas compte de la réalité du terrain… et du montant de la trésorerie. L'indexation automatique, dans certains cas, c'est saigner l'entrepreneur à blanc !

Il y a quelques années, les gouvernements Michel et Di Rupo avaient fait preuve de résilience et avaient ouvert la voie au saut d'index. Ce scénario est encore possible, les conditions sont largement réunies ! La Belgique reste l'un des pays qui taxent le plus la masse salariale, entravant le développement des entreprises. Préservons les fondations mais ouvrons de nouvelles perspectives.

Le climat difficile actuel plombe le moral des entrepreneurs. Notre baromètre PME indique que leur confiance est faible. Il y a une légère amélioration mais l'indice reste encore en dessous des normes acceptables.
Sachez pourtant que nous travaillons, en coulisses et d'arrache-pied, aux conditions nécessaires pour que cette confiance remonte véritablement au cours des prochaines semaines. Nous vous en faisons la promesse.

Les éditos des mois précédents

  • Pierre-Frédéric Nyst, Président UCM

    Le printemps reviendra…

    Dans le chaos, je voudrais dire très sincèrement toute mon admiration aux indépendants et aux chefs d'entreprise qui se battent, s'arrangent, inventent, innovent, travaillent d'arrache-pied et parviennent encore et malgré tout à faire tourner la machine. Grâce à eux, contre toute attente, contre toute logique, notre économie ne se porte pas si mal.

    Lire la suite
    janvier
  • Pierre-Frédéric Nyst, Président UCM

    Des hésitations coupables alors que la tempête menace

    Les prix de l'énergie flambent. L'inflation entraîne des hausses des salaires. Les pénuries de main-d'œuvre sont criantes. Les caisses publiques sont à sec. Et, dans ce contexte, la quatrième vague de l'épidémie a été traitée de façon tardive et erratique.

    Lire la suite
    décembre
  • Pierre-Frédéric Nyst, Président UCM

    Le budget 2022 a réussi le test PME

    Nos demandes ont été entendues et nos veto ont été respectés. Le gouvernement fédéral a tenu compte des énormes efforts fournis par les indépendants et les PME pour surmonter la crise et sortir d'une situation qui reste difficile.

    Lire la suite
    novembre
  • Pierre-Frédéric Nyst, Président UCM

    L'orchestre Vivaldi a un an

    La priorité, l'urgence même, était de gérer la pandémie. Le bilan n'est pas mauvais. Mais à la moitié de la législature (eh oui !), il est grand temps de concrétiser les engagements pris il y a un an. La Belgique a besoin de davantage d'emplois (objectif 80 %), d'achever la réforme des pensions. Sans oublier la lutte contre le réchauffement climatique qui impose un plan de mobilité et un projet énergétique qui assure l'approvisionnement et maîtrise les coûts. On n'y est pas du tout !

    Lire la suite
    octobre
  • Pierre-Frédéric Nyst, Président UCM

    Actions et vigilance : rentrée chargée à votre service

    UCM est un lobby. Je n'ai pas honte de cette appellation puisque c'est pour les indépendants et les chefs de PME, pour vous, que nous travaillons chaque jour. Vous devez être représentés et défendus. En particulier en cette période de grands changements, où vont se prendre des décisions qui influenceront votre avenir.

    Lire la suite
    septembre