L' élection du 47e président des États-Unis génère beaucoup de réactions dans des sens divers. Elle aura inévitablement un impact sur l’économie et la politique mondiales. Le Président élu a fait sa campagne, entre autres, sur son souhait d’un retour du protectionnisme US. Je voudrais m’attarder sur ce point. Cette élection nous oblige à un véritable examen de conscience, en Wallonie et à Bruxelles, en Belgique et, bien évidemment, en Europe.
Alors, que fait-on ? L’Europe doit-elle s’offusquer ? Tourner le dos aux USA ? Ou doit-elle saisir cette chance et rebondir de plus belle ? Le protectionnisme US annoncé peut faire peur ; transformons-le en opportunités ! Faut-il rappeler que les États-Unis sont l’un des partenaires commerciaux les plus importants de l’UE ? Que la Belgique y a exporté pour plus de 31 milliards ? Les States sont un partenaire économique incontournable avec lequel il va falloir continuer de travail- ler MAIS il y a du travail à entreprendre… de notre côté. L’Europe doit se (re)serrer les coudes et travailler à développer ses forces et transformer ses faiblesses. Nous devons :
• Diversifier nos relations commerciales intraeuropéennes ;
• Assurer notre indépendance technologique ;
• Protéger notre modèle social ;
• Rétablir notre équilibre géopolitique et harmoniser notre défense ;
• Prendre du poids dans les négociations commerciales ;
• Développer l’esprit d’entreprendre dès le plus jeune âge ;
• Travailler sérieusement au « rêve européen ».
Le soutien aux entreprises européennes est également l’un des points fondamentaux de ce nouvel élan. La compétition économique et la protection des entreprises européennes doivent constituer le socle d’une Europe forte, où chacun s’épanouit, entreprend et développe ses ambitions. Une Europe forte… mais aussi une Belgique solide, avec des Régions wallonnes et bruxelloises résilientes. Une force collective face aux défis de demain. Et c’est là où nous avons un rôle à jouer. Nous, les organisations patronales, pour défendre les indépendants et PME et renforcer l’identité de chef d’entreprise. Mais c’est aussi à nos élus politiques de protéger ce statut et d’aider ceux qui nous font confiance dans la croissance de leur entreprise.
Petit à petit, à notre niveau, nous y arrivons. À chaque jour, sa victoire. J’en veux pour preuve le travail de nos conseillers du service d’études autour de la directive européenne CSRD. La transposition de la directive européenne dans le droit belge sera amendée des propositions émises par UCM, UNIZO et ITAA, l’institut des experts- comptables. Ainsi, les grandes entreprises ne pourront pas demander aux PME, leurs sous-traitantes, d’investir des sommes in- croyables dans des systèmes de récolte et de traitement de données. Les PME seront ainsi protégées et renforcées dans l’écosystème belge, nous pouvons en être fiers. Fiers aussi de notre Wallonie et de son incroyable potentiel, elle qui est restée durant des décennies dans un bocal de léthargie économique et entrepreneurial dont il est urgent de l’extraire.
Le Gouvernement wallon, qui marque une fracture avec le « monde d’avant », a le sens des responsabilités. Sa mission est de prendre notre région à bout de bras et de la porter vers un avenir meilleur. Certes, nous sommes encore en attente de gouvernements fédéral et bruxellois et il devient urgent que les négociations atterrissent à la fois pour notre économie, mais aussi notre image aux yeux du monde.
En résumé, être fier d’être wallon, bruxellois et belge. Osons paraphraser ce célèbre slogan « Make America Great Again » de le détourner en « Make Wallonia Great Again », « Make Brussels Great Again », « Make Belgium Great Again » et « Make Europe Great Again ». Que l’élection du 47e Président US soit l’électro-choc dont nos régions ont besoin.
