Il y a quelques jours, le service d’études UCM publiait les résultats du dernier baromètre trimestriel UCM sur les PME. Le constat est inquiétant : trois entrepreneurs sur quatre se sentent oubliés, négligés par la classe politique. Selon le panel interrogé, les politiques ne connaissent pas ou peu nos réalités et pire, ne donnent pas l’impression de s’y attarder, se contentant d’y répondre par de trop vagues promesses électorales. Pour être très sincère, mon ressenti rejoint la grande majorité des dirigeants de PME interrogés. En effet, si le chef d’entreprise est devenu bankable et courtisé comme une jeune fille en fleur à la veille des scrutins électoraux, la réalité est moins rose. Depuis trop longtemps, nos PME font face à des difficultés de taille… sans aide, alors que nous clamons haut et fort que le monde politique doit aller au-delà des promesses et apporter de vraies solutions. Il faut arrêter de perdre du temps et de parler pour ne rien dire. Nous voulons davantage que des promesses ! Et les chantiers dans lesquels nous demandons de l’action ne manquent pas.
Dans le rapport au travail d’abord. Parler de la valeur du travail est clivant, tout le monde n’en a pas la même définition. Et pourtant, c’est l’un des freins essentiels au développement de nos entreprises. Les entrepreneurs éprouvent beaucoup de mal à recruter tant la liste des métiers en pénurie est longue… et lorsqu’ils ont découvert le collaborateur en or, ils doivent déployer des trésors d’imagination pour le conserver.
Dans le désintérêt d’être l’un des maillons actifs de la prospérité de notre pays ensuite. C’est la raison pour laquelle je préconise de mettre en place un système d’allocations de chômage à deux vitesses. Une première allocation, dite de base, qui est la roue de secours lors d’un accident de la vie et une seconde allocation dite de mérite pour le demandeur d’emploi qui se forme ou cherche activement du travail. Dans notre société, nous avons, tous et toutes, des droits et des devoirs. UCM estime qu’il n’y a pas assez de contrôles ni de sanctions pour les demandeurs d’emploi si éloignés de cet emploi qu’ils n’en perçoivent même plus les contours, parfois – trois fois hélas – de génération en génération. Les textes existent ; appliquons-les et sortons de cette vieille mauvaise habitude de toujours compter sur l’État…
Dans le rapport à la fiscalité, enfin. Une partie de la gauche pense que nous avons un problème avec la fiscalité… c’est faux. Ce qu’UCM dénonce, c’est le déséquilibre entre les charges fiscales infligées aux PME et le laxisme dont nos instances politiques font preuve vis-à-vis des grandes multinationales installées sur notre territoire et dont la charge fiscale est réduite à sa plus simple expression. UCM dit qu’il faut se mettre à table et repenser la fiscalité dans sa globalité car nous avons de belles choses à vivre et à créer dans notre pays ! L’entrepreneur est capable de réaliser des merveilles dans son entreprise avec ses collaborateurs mais, pour y parvenir, il a besoin de soutien, d’accompagnement et d’une politique d’emploi forte.
Le chef d’entreprise a aussi besoin de partenaires, comme le Forem, dont la profonde transformation doit être menée à bien et dans laquelle les conseillers d’entreprise doivent trouver les clefs pour devenir plus performants, efficaces et accessibles.
Cher Paul, j’ose espérer que vous aurez pris le temps de lire cet éditorial. Au travers de ces quelques lignes, l’ardent wallon que vous êtes aura compris que les chefs d’entreprise, de PME, les commerçants, les artisans et les professions libérales sont des hommes et des femmes qui travaillent ardemment pour faire prospérer le même pays et la même région… que les vôtres. Cher Paul, n’abaissez pas vos slogans de campagne plus bas que terre. Ne raclez pas le sol. Notre pays vaut bien mieux que ça.