Ne restons pas les bras ballants face à la crise énergétique

En quelques semaines, le prix du pétrole a doublé, celui du gaz a triplé, celui de l'électricité a quadruplé ! Malgré les mesures de soutien prises en urgence par le gouvernement, le pouvoir d'achat des ménages est mis à mal. Pour les indépendants et les chefs d'entreprise, la situation est souvent dramatique. Les factures énergétiques gonflent sans mesure, les fournisseurs augmentent leurs prix, les salaires grimpent et les clients comptent leurs sous.
Les professionnels sont nombreux à réduire leur activité ou à travailler à perte. C'est évidemment intenable après deux ans de Covid qui ont vidé les caisses et sapé le moral.

Que faire ? Se battre, il n'y a pas d'autre choix. UCM est en contact permanent avec les décideurs pour les sensibiliser et leur proposer des solutions. Nous avons aussi des experts, des conseillers qui peuvent accompagner les entrepreneurs dans toutes leurs démarches*.

Ouvrons des milliers de chantiers à portée des PME

À court terme, nous attendons des gouvernements des allègements semblables à ceux qui ont été consentis pour les particuliers. Des discussions sont en cours pour cibler certains secteurs comme l'agroalimentaire. Nous demandons, pour tous les professionnels, une réduction des coûts de "bas de facture" : frais de distribution, de transport, redevances, cotisations et surcharges diverses. Mettons une partie au moins de tout ce fatras entre parenthèses.

À moyen terme, les prix reviendront à des niveaux acceptables. Mais nous avons un souci avec la sécurité d'approvisionnement. L'accord pour prolonger deux réacteurs nucléaires est tombé trop tard. L'opérateur annonce une interruption de la production de 2025 à 2027. Nous ne pouvons guère compter sur nos voisins qui ont tous leurs problèmes. Il y a une inquiétude qu'il faut lever. Économie et incertitude font très mauvais ménage !

À long terme, il va de soi que nous devons – pour la planète, pour notre sécurité, pour notre indépendance – compter sur le renouvelable. Le solaire, l'éolien et la biomasse ne représentent qu'un quart d'une consommation à certains égards excessive. L'isolation des bâtiments, médiocre, perpétue un gaspillage stupide.
Profitons des plans de relance et de l'argent européen pour avancer à marche forcée vers l'autonomie énergétique. Par des investissements, des aides, des incitants, des déductions fiscales, ouvrons des milliers de petits chantiers à portée des PME pour donner à notre pays et à notre économie une longueur d'avance, un avantage concurrentiel.

Pour opérer ce basculement, pour passer vraiment à un modèle durable de production et de consommation, nous aurons besoin d'une collaboration entre les niveaux de pouvoir. Je veux croire qu'elle est possible. La crise actuelle a au moins le mérite de nous faire prendre conscience que les oléoducs et gazoducs peuvent se couper. Une fois de plus, la solution de fond ne peut venir que des "petits" entrepreneurs, pas des grands groupes mondiaux.

* info.energie@ucm.be pour la prise de contact, le service est gratuit.