La mobilité est devenueun enjeu politique majeur

L'UCM rédige avant chaque élection un mémorandum. C'est un temps fort dans notre combat en faveur des indépendants et des PME francophones. Nous pouvons influencer les programmes des partis et, par conséquent, les accords de majorité post-électoraux.
Le document que nous présenterons au début de 2019 comprendra un important chapitre consacré à la mobilité. L'enquête que nous avons réalisée (voir UCM Magazine d'octobre) a confirmé que le thème est sensible pour les entrepreneurs. Et pour cause ! Le coût des bouchons est estimé à huit milliards d'euros par an en Belgique. Au temps et à l'argent perdus s'ajoutent le stress et la fatigue, sans même compter l'impact sur l'environnement.

Les indépendants et les PME ont grand besoin de solutions de mobilité. Ces solutions doivent être raisonnables. Aujourd'hui, la voiture reste le moyen de transport archidominant. C'est un outil indispensable pour 90 % des entrepreneurs, selon notre enquête. Dans la grande majorité des cas, le personnel, les fournisseurs et les clients privilégient la voiture parce que c'est le moyen de transport le plus rapide, voire le seul possible. Il faut en tenir compte.

Nous pouvons influencer les programmes des partis politiques

Ce n'est donc pas une rupture que nous demandons, mais une évolution. Elle passe bien entendu par une amélioration de l'offre de transports publics. Il est proprement scandaleux que le RER bruxellois, programmé pour 2012, soit annoncé en travaux jusqu'en 2025. C'est le résultat d'un émiettement des compétences qui empêche toute politique ambitieuse et cohérente. Remettre un pilote dans l'avion pour faire atterrir le dossier de la mobilité est une nécessité.
Il est temps aussi de dépasser le stade des tests et des intentions en matière de covoiturage et de multimodalité (parkings de persuasion, bandes réservées...). Et d'optimiser la circulation par une synchronisation, une gestion du stationnement...

Les solutions à mettre en place ne peuvent augmenter les coûts. Une récente étude internationale a indiqué que la pression fiscale sur les entreprises belges, bien qu'en légère baisse, reste de 57,1 %. C'est le record d'Europe derrière la France. Ça suffit. Tout péage urbain, par exemple, devrait être compensé pour les acteurs économiques.
De même, si le nombre de voitures de société – en particulier des "voitures salaires" – doit être réduit, cela ne peut pas augmenter le coût salarial, dont le poids écrasant est à la base de cette pratique. Un employeur doit pouvoir motiver et fidéliser son personnel dans des conditions équivalentes.

Une vraie politique de mobilité suppose des contraintes et apporte des avantages. Pour les indépendants et les PME, qui font tourner l'économie, la balance doit pencher du bon côté. Nous y veillerons.

Les éditos des mois précédents

  • Pierre-Frédéric Nyst, Président UCM

    Préparons-nous à la révolution des robots

    Les progrès fulgurants de l'intelligence artificielle permettent dès aujourd'hui de programmer des robots pour des tâches qui semblaient réservées aux êtres humains. La liste des métiers impactés est très longue, très diverse et non encore exhaustive. Elle comprend à la fois des profes...

    Lire la suite
    septembre
  • Pierre-Frédéric Nyst, Président UCM

    Crise politique en cadeau de bienvenue !

    Le nouveau gouvernement wallon MR-CDH a bouclé son budget 2018. Dans les grandes lignes, du point de vue des indépendants et des PME, c’est tout bon. En effet, il n’y a pas un euro de taxes ou impôts supplémentaires. Au contraire, la paléontologique redevance télé est enfin supprimée.

    Lire la suite
    juin