Je crains les six premiers mois de 2021. Le moratoire sur les faillites se termine fin janvier. Divers reports de paiement vont arriver à échéance. L'activité n'aura pas pleinement repris. Ce sera le moment de vérité pour des milliers d'indépendants et chefs de PME, dans de nombreux secteurs (commerce, métiers de contact, horeca, événementiel, culture…). Avec leur comptable, ils devront mettre leur situation à plat et voir si, oui ou non, ils peuvent poursuivre leur activité.
Notre objectif UCM, notre message aux autorités, est simple : toutes les entreprises rentables et viables avant le 13 mars 2020 doivent pouvoir reprendre. Pour les finances publiques, pour l'emploi, pour la sécurité sociale, nous avons besoin que l'économie redémarre très vite. Relancer une activité est infiniment plus rapide qu'en recréer une.
La question est aussi morale. Les patrons qui géraient sainement avant la crise méritent d'être soutenus. Par leurs impôts et leurs cotisations, ils ont fait vivre l'État mois après mois, année après année. À présent qu'ils ont besoin d'aide, l'État ne peut se dérober.
Toutes les entreprises rentables avant la crise doivent survivre
Nous entendons la volonté du fédéral et des Régions de poursuivre leur soutien aux entrepreneurs en 2021. Certaines décisions ont été prises. D'autres sont en discussion et je peux vous assurer qu'UCM, s'appuyant sur son service d'études, est très présente et se fait entendre. Oui, il y aura encore des aides, des reports de paiement, des facilités de crédit dans les mois qui viennent. Nous y veillerons.
Nous voulons aussi que les banques se mouillent. Oui, elles ont consenti des reports de paiement sur les crédits hypothécaires et les crédits professionnels lors du premier confinement. Elles doivent faire plus. Elles doivent aussi faire mieux car il nous revient que sur le terrain, les contacts ne sont pas toujours faciles…
Le ministre des Finances a passé un accord avec leur fédération, Febelfin. Il contient un élément très positif : la possibilité de reporter le remboursement du capital (les intérêts restent dus) des prêts professionnels de janvier, février et mars. Le report sera de neuf mois maximum, sans frais de dossier ni administratifs. C'est bien. C'est concret. Ce n'est pas suffisant, à l'heure où 51 % des entrepreneurs ont des problèmes de trésorerie ! Le second confinement a commencé en octobre…
Ce que nous attendons des banques, c'est un véritable soutien, sur mesure. Febelfin appelle les entrepreneurs à parler avec leur banquier, à exposer leurs problèmes pour trouver des solutions. C'est la bonne voie. Encore faut-il que le banquier soit disposé à écouter, à collaborer avec les institutions publiques de crédit, à prendre certains risques, dans un esprit de partenariat.
En 2008, l'économie a sauvé la finance. Il est temps de renvoyer l'ascenseur, d'investir un peu moins de milliards dans les bourses (en nette hausse depuis un an) et un peu plus de millions dans l'activité locale des indépendants et des PME. Sans la vitalité du tissu de petites entreprises, l'activité des banques repose sur du sable.