La concertation sociale reste nécessaire
La concertation sociale est malade. C'est ce constat qui a conduit les partenaires sociaux francophones, mais aussi des magistrats, des académiques et des politiques, à réfléchir à son avenir (
Lire la suiteNous sommes restés 493 jours sans gouvernement après les élections de mai 2019. Sept partis ont pu s'entendre et Alexander De Croo, à la tête de cette coalition dite "Vivaldi", a pu prêter serment le 1er octobre 2020.
La priorité, l'urgence même, était de gérer la pandémie. Le bilan n'est pas mauvais. Par rapport aux pays voisins, nous avons évité une troisième vague et des fermetures massives de très longue durée. Les indépendants et les PME victimes des restrictions sanitaires ont été soutenus. Tout n'a pas été parfait bien sûr, mais dans une situation inédite, le gouvernement fédéral a pu maintenir un cap et placer le pays dans le peloton de tête pour la vaccination. Il mérite une meilleure note que les Régions wallonne et bruxelloise, empêtrées dans le dossier du Covid Safe Ticket.
L'ambiance actuelle de campagne électorale est déplacée
Le virus n'est pas éliminé. Il cède cependant la place dans l'agenda politique à une autre urgence : établir un budget 2022. Et à la moitié de la législature (eh oui !), il est grand temps de concrétiser les engagements pris il y a un an. La Belgique a besoin de davantage d'emplois (objectif 80 %), d'achever la réforme des pensions. Sans oublier la lutte contre le réchauffement climatique qui impose un plan de mobilité et un projet énergétique qui assure l'approvisionnement et maîtrise les coûts. On n'y est pas du tout !
Nous attendons des projets cohérents, portés par l'ensemble du gouvernement, inscrits dans un plan de relance. Nous assistons à des querelles politiques parfois sur des points de détail. Nous subissons des sorties médiatiques (chômage pour les salariés qui démissionnent, pension complète après dix ans de travail, gratuité des transports publics, hausse des cotisations patronales pour la première embauche…) qui sont au mieux puériles, au pire inquiétantes. Cette ambiance de campagne électorale est déplacée.
Le gouvernement doit… gouverner ! La Vivaldi doit jouer en harmonie. Il est grand temps que le chef d'orchestre tape de la baguette sur le pupitre et impose à ses musiciens la même partition. Le public s'impatiente et côté syndical, le chahut a commencé : on réclame à grands cris des augmentations de salaire inimaginables en Allemagne. L'Allemagne, un pays prospère où les récentes élections ont montré un recul des extrêmes…
Je n'ose pas imaginer, chez nous, le résultat du prochain scrutin de mai 2024 (ou avant ?) si le bilan présenté est un déficit abyssal, un faible taux d'emploi avec des pénuries de main-d'œuvre, un système de pension en péril et des émissions de CO2 en hausse.
Aujourd'hui, ce scénario catastrophe ne peut pas être exclu. Je ne sais pas comment Alexander De Croo peut reprendre son équipe en main et imposer le silence en coulisses. Je sais que s'il n'y arrive pas, nous allons ajouter sans cesse des problèmes aux problèmes…
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