Le thème de la réception annuelle de l'UCM, le 28 février, sera l'intelligence artificielle. D'où le dossier que vous trouverez dans ce magazine.
Nous avons choisi de creuser le sujet parce que les fantastiques progrès des technologies digitales vont bouleverser la vie des entreprises. Médecins, avocats, professionnels du chiffre, commerçants et bien d'autres ne travailleront plus dans cinq ou dix ans comme ils travaillent aujourd'hui. L'arrivée des robots aura des conséquences encore très imprévisibles sur les métiers de services.
Nous sommes à la veille d'un profond changement et, bien sûr, cela inquiète. Les Cassandre annoncent une société inhumaine, la disparition d'un emploi sur deux. Certains responsables et syndicalistes poussent sur le frein. C'est exactement le contraire de ce qu'il faut faire. Face à une évolution que personne ne pourra arrêter, le mieux est d'accompagner, d'anticiper, de permettre à notre économie de se placer dans le peloton de tête des applications de l'intelligence artificielle.
Elles seront multiples et elles vont créer des besoins nouveaux et, au sens premier du terme, encore inimaginables. Ne disons pas qu'un emploi sur deux va disparaître, mais plutôt qu'un emploi sur deux va évoluer ou être remplacé par un autre. La technologie va éliminer une masse énorme de tâches répétitives et sans valeur ajoutée directe, avec des résultats infiniment meilleurs. Il serait sot de s'en désoler !
Le peloton de tête est à la portée
d'un bon coup de pédale
L'enquête qu'a menée l'UCM auprès de ses membres donne des résultats encourageants. Un chef de PME sur deux en Wallonie et à Bruxelles a déjà compris que l'intelligence artificielle allait modifier son activité et 14 % ont déjà agi concrètement pour s'adapter à la digitalisation. Bravo ! Cela prouve le dynamisme et le potentiel de nos PME. Ces chiffres ne nous placent peut-être pas dans le peloton de tête, mais il est à la portée d'un bon coup de pédale...
L'UCM ira donc trouver les responsables économiques, à tous les niveaux, pour leur dire que les entrepreneurs sont prêts à intégrer les nouvelles possibilités digitales, mais qu'ils le feront mieux s'ils sont soutenus. Selon l'enquête, ils demandent d'abord de l'information et surtout une information sectorielle, adaptée à leur réalité. Ils souhaitent aussi des aides ciblées à l'investissement, un soutien à la formation du personnel et un accès à la consultance. Ce sont des revendications cohérentes, qui appellent une réponse claire.
Nous sommes aujourd'hui devant un choix. L'irruption dans nos vies de l'intelligence artificielle peut être soit combattue, soit ignorée, soit encouragée. La troisième de ces options est la seule raisonnable pour que les entreprises et la société tirent un maximum de profit d'une avancée technologique formidable.