Quand la DISCORDE POLITIQUE menace l’équilibre économique

Belgique, France, Allemagne, Roumanie… L'Europe traverse une période politique chaotique, bousculée par le conflit en Ukraine. C’est un fait historique, et les dégâts collatéraux sont immenses puisque l’on sait que l’instabilité politique est un frein à la croissance. En effet, la crise politique européenne, marquée par la paralysie des gouvernements et les crises internes propres à chaque pays, crée un climat d’incertitude, qui freine les investissements et la confiance des entreprises, en particulier les PME. Il s’agit d’une menace directe à la cohésion européenne.

On sait que les PME sont les plus vulnérables à une instabilité gouvernementale. C’est la raison pour laquelle, et pour protéger nos entreprises, l’Europe doit, plus que jamais, se réinventer. Une question s’impose alors : comment ? Comment l’Union européenne peut-elle faire face à l’onde de choc des crises politiques internes, tout en conservant son influence sur la scène internationale, notamment face à l’extravagance de l’administration Trump ? Car si l’Europe se laisse affaiblir par ses divisions internes, elle risque de devenir une simple spectatrice, dans un monde où les enjeux géopolitiques et économiques sont de plus en plus déterminants pour sa survie. L'unité européenne compte quelques défis, et non des moindres, dont celui de maintenir nos PME en bonne santé, car elles sont le moteur de l’économie européenne. À cela s’ajoutent les grands chantiers auxquels les chefs d’entreprise wallons et bruxellois doivent s’attaquer dont notamment la durabilité de leur entreprise et la transition écologique.

Mais l’enjeu ne se limite pas aux affaires intérieures. La relation transatlantique, mise à mal par les politiques protectionnistes de Donald Trump, exige une réponse coordonnée de l’Europe, avant qu’elle ne soit davantage fragilisée. La réponse de l’Europe, et même plus précisément de nos partenaires, doit être défendue d’une seule et unique voix, celle des 27. Cette unité aurait dû conduire la Commission à une plus grande prudence et plus d’attention pour nos agriculteurs lors de la signature du Mercosur. Si cet accord est incontestablement positif pour beaucoup de PME, il laisse totalement de côté les revendications audibles du monde agricole. Il est donc plus que jamais urgent de dépasser les clivages internes qui minent l’Union européenne… et nos propres instances politiques.

Cette année 2024 risque de se terminer chez nous sans gouvernement fédéral ni bruxellois. Une question d’image ? Pas que. Un manque de cohésion sur un projet commun ? Certainement. C’est un véritable souci, car comme le dit Jean Faniel, dans l’interview politique qu’il nous accorde ce mois-ci dans UCM Magazine : « (…) Il y a aussi la dynamique économique : la Commission européenne donne quatre ans à la Belgique pour remettre ses finances publiques en ordre. Quand on connait les pourcentages de déficit et d’endettement, on se dit que ça va être compliqué, voire purement et simplement sanglant. L’enjeu pour les négociateurs est d’obtenir une rallonge à sept ans. Donc, au-delà de l’image du pays, il y a aussi des questions d’enjeux, de tractations et de négociations entre l’Union européenne et la Belgique ».

Est-il encore possible de changer le cap du bateau ? Oui, je veux le croire, avant qu’il ne se transforme en radeau de la méduse et ne laisse les PME sur le bord du rivage.

À vous tous qui portez inlassablement votre entreprise à bout de bras, et malgré toutes ces incertitudes tout au long de l’année, je vous souhaite de passer de très belles fêtes, mais aussi de trouver du temps pour profiter de vos proches et des vôtres. Que 2025 apporte le meilleur à vos entreprises, UCM y veille.

Les éditos des mois précédents

  • Pierre-Frédéric Nyst, Président UCM

    Et si on donnait toutes les chances aux ENTREPRENEURS de demain ?

    Cet éditorial d’avril, j’aimerais l’ou­vrir par cette phrase de Jacques De­val, extraite de son ouvrage "Afin de vivre et bien". "La jeunesse ? Une merveilleuse chose ! Mais quel crime de la laisser gaspiller par les enfants !"

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    avril
  • Pierre-Frédéric Nyst, Président UCM

    Tout ce qui se promet ne peut convenir aux PME

    Vous l’aurez certainement remar­qué, et ce n’est pas la première fois que je l’écris… la campagne élec­torale est bien lancée ! Au-delà des slogans politiques et des effets d’annonce, il est important de séparer le bon grain de l’ivraie et de garder toute sa raison. Toute notre raison, au nom de nos entreprises et du poids écono­mique qu’elles représentent dans le paysage belge… soit 99 % !

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    mars
  • Pierre-Frédéric Nyst, Président UCM

    Travailler et ne même pas gagner sa vie

    La colère est née dans nos champs et nos fermes. Elle a germé dans le ventre d’hommes et de femmes, dont le métier est de nous nour­rir, alors qu’eux ont parfois grand-peine à le faire, tant leurs revenus n’égalent pas leurs efforts.

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    février
  • Pierre-Frédéric Nyst, Président UCM

    Le chef d’entreprise, cet électeur courtisé

    La première salve d’élections 2024 aura lieu dans moins de 150 jours dans notre pays et, déjà, la campagne est lancée. De toutes les manières, sur (quasi) tous les fronts. Tous les moyens seront déployés pour séduire l’électeur… qui peut aussi être un chef d’entreprise.

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    janvier
  • Pierre-Frédéric Nyst, Président UCM

    Élections 2024 : nous sommes prêts !

    Ça y est, le mémorandum politique UCM est sorti de presse ! Il est le fruit d’un travail de plusieurs mois, coconstruit par l’ensemble des services et du Mouvement UCM, que je voudrais d’emblée remercier.

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    décembre