La crise politique ne peut pas tout paralyserne peut pas tout paralyser

Les indépendants et les chefs de PME ne sont pas en affaires courantes ! Ils travaillent, eux, chaque année douze mois sur douze. L'explosion en plein vol du gouvernement fédéral, bien regrettable, ne doit pas mettre le pays en stand-by. Nous n'avons pas besoin d'une campagne électorale de cinq mois, mais de politiciens qui ne lâchent pas les dossiers et qui prennent leurs responsabilités, même si c'est évidemment bien plus compliqué à l'échelon fédéral.

Le Parlement n'est pas en affaires courantes ! Il ne sera constitutionnellement dissous qu'à la mi-avril. Il est parfaitement en état d'éviter le vide politique des douzièmes provisoires et de voter le budget 2019. Il serait absurde de ne pas garantir l'exécution du volet du tax shift qui doit augmenter, d'une centaine d'euros par mois, les revenus nets des bas et moyens salaires.
Il serait tout aussi stupide de ne pas finaliser la réforme du droit des sociétés. Elle n'est pas parfaite mais elle apporte une simplification et les professionnels s'y sont déjà bien préparés.
Les députés pourraient aussi très utilement plancher sur la nécessaire réforme de l'impôt des personnes physiques, poursuivre le débat sur la pénibilité des métiers et réaliser l'évaluation promise de la réforme de l'impôt des sociétés. Un accord politique sur ces dossiers n'est pas pensable vu les circonstances, mais une réflexion parlementaire pourrait clarifier les débats et faciliter des décisions ultérieures.

Un accord interprofessionnel assure la cohérence du monde du travail

La concertation sociale n'est pas non plus en affaires courantes ! Le "Groupe des dix" (G10), où j'ai l'honneur de représenter les indépendants et PME francophones, est au contraire en pleine négociation d'un accord interprofessionnel 2019-2020.
Je rappelle l'attachement profond de l'UCM au principe même de ces accords entre les syndicats et les organisations d'employeurs (FEB, UCM, Unizo, Boerenbond). Parce qu'ils couvrent l'ensemble des salariés du privé, ils assurent la cohérence du monde du travail. Si les secteurs négociaient sans cadre, des fossés se creuseraient entre les conditions de travail d'une entreprise à l'autre. Laisser la main aux politiques serait tout aussi contreproductif. Dans les pays où la négociation sociale n'existe pas ou peu, les décisions erratiques et mal adaptées aux réalités de terrain compliquent la vie des entrepreneurs et exacerbent les tensions.

Un accord interprofessionnel favorise la paix sociale. Au minimum, il comporte en effet deux éléments très importants. Il fixe un plafond aux augmentations barémiques autorisées, ce qui évite les revendications excessives. Il répartit aussi l'enveloppe bien-être réservée à la revalorisation des allocations sociales les plus basses, y compris en faveur des indépendants. C'est un montant de 353 millions d'euros pour 2019, qu'il est nécessaire d'allouer au mieux pour réduire les risques de précarité.

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