Les chefs d'entreprise,ces donneurs de sens

Lors de la réception annuelle UCM, le 5 avril à Wavre, des témoignages inspirants de dirigeants d'entreprise ont côtoyé les interventions d'experts, dont le professeur Olivier Torrès de l'Université de Montpellier (France). Il étudie les PME depuis plus de trente ans, sa vision du domaine n'en est que plus précieuse.
Que nous a-t-il dit ? Notamment que la vie d'un entrepreneur n'a jamais été un long fleuve tranquille. "Être entrepreneur, en 2023, c'est être une femme ou un homme libre, qui a décidé d'être maître de son destin. Même si cela n'est jamais facile, ils osent des remises en cause en créant soit des emplois, soit des entreprises."
Ça, c'est la théorie et elle est très juste. Je voudrais maintenant m'attarder sur la pratique du terrain, particulièrement compliquée depuis trois ans. Une réalité qui, heureusement, compte parfois aussi de bonnes nouvelles.

Être indépendant est l'une des plus sinueuses mais aussi belles aventures de la vie !

La première bonne nouvelle, c'est le feu vert du "Groupe des Dix" sur l'accord interprofessionnel. Équilibré et ordonné, cet accord entre les bancs syndical et patronal laisse des perspectives positives pour les PME, notamment dans le dossier des heures supplémentaires. Le régime, particulièrement intéressant d'un point de vue fiscal, est finalement prolongé jusqu'en juin 2025. C'est "le" point essentiel du projet d'accord, selon UCM.

Autre accord, lui aussi capital : celui qui touche la taxation des pensions complémentaires. Les partenaires sociaux ont demandé ensemble au gouvernement de ne pas la revoir. Le deuxième pilier de pension doit être préservé et développé, dans un contexte stable et positif. C'est la raison pour laquelle nous demandons un "standstill" fiscal et parafiscal jusqu'en 2028 et avons adressé une lettre en ce sens à la ministre des Pensions, Karine Lalieux (PS).

Mais il y aussi les mauvaises nouvelles, en tout cas celles qui ne sont pas porteuses d'optimisme pour les chefs d'entreprise et les indépendants. Elles émanent principalement de notre gouvernement et du budget fédéral.
Je le reconnais : ce budget a le mérite d'exister. Chez UCM, je dois vous avouer que nous étions perplexes quant à son arrivée. Très vite, à sa lecture, nous avons dû constater qu'il allait avoir des impacts significatifs sur les PME.
Pour être tout à fait franc, nous avons un peu l'impression que chacun a dû lâcher du lest pour que, in fine, l'addition de ces efforts se traduise dans la construction d'un budget peu brillant. Je ne donnerai qu'un exemple pour illustrer son manque d'audace : le "zéro coti". En effet, le plafond de réduction de 4.000 euros par trimestre établi en 2022 sera encore raboté, à 3.100 euros dès 2024. Si la réduction reste toutefois intéressante, notamment par son aspect illimité, c'est un très mauvais signal pour la mise à l'emploi. UCM déplore cette décision qui, de nouveau, change les règles du jeu, car la mesure fonctionne et est utilisée par 66.081 employeurs.

Le contexte social ne permet pas de tergiverser. Il nous faut agir, et vite, pour préserver nos piliers économiques comme le sont, par exemple, les magasins franchisés Delhaize. La hargne que les syndicats déploient pour casser cet outil nous révolte, au nom des efforts que les entrepreneurs franchisés fournissent tout au long de l'année pour participer à l'économie de leur région et offrir un emploi stable à leurs collaborateurs.
L'indécence des syndicats n'a décidément aucune limite… mais nous ne baisserons pas les bras !

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