Depuis 2003, la protection sociale des indépendants s'est considérablement améliorée. Il reste des particularités et des lacunes par rapport aux salariés. La question se pose à l'UCM. Que devons-nous à présent revendiquer ? Quelles sont les priorités ? Pour le savoir, notre caisse d'assurances sociales a interrogé ses clients. Un échantillon représentatif de 635 indépendants a répondu.
La préoccupation principale reste la retraite. Malgré l'alignement des montants de pension sur les minima des salariés, 82 % des indépendants estiment qu'ils recevront trop peu. Ils sont aussi 62 % à douter de la capacité de l'État à assumer la charge du vieillissement et espèrent donc une réforme qui assure davantage d'équité, ainsi que la pérennité du système.
Le faible montant de la pension de retraite reste de loin la première préoccupation
Les indépendants sont encore majoritaires (52 %) à demander une meilleure prise en charge de l'incapacité de travail. Le délai de carence (période de non-indemnisation) vient d'être ramené d'un mois à 14 jours. Cela reste trop long. Il est difficile, dans le régime indépendant, de couvrir une absence d'un jour ou deux. Mais quand le certificat médical porte sur plus de deux semaines, l'indemnisation devrait courir dès le premier jour.
La troisième revendication concerne le droit passerelle, qui prévoit douze mois maximum d'allocations en cas de cessation forcée. Les indépendants estiment la durée suffisante, mais souhaitent un accès plus aisé à ce droit passerelle. Prouver des revenus inférieurs à 13.550 euros pendant deux années consécutives est trop restrictif.
Côté cotisations, les indépendants ne sont pas prêts à payer davantage. Ce n'est pas nécessaire puisque leur régime est en boni structurel. Cette bonne situation budgétaire permet des avancées attendues. Les indépendants demandent un ajustement plus facile à la baisse des versements si leurs revenus sont en diminution. La réduction des cotisations pour les starters, aujourd'hui limitée à un an, devrait être étendue aux trois premières années d'activité.
Voilà donc une partie des revendications que portera l'UCM dans les mois à venir. Si le ministre des Indépendants, Denis Ducarme, peut encore avancer sur l'un ou l'autre point avant les élections de mai 2019, tant mieux. En tout cas, c'est à l'aune de ces attentes que les programmes des partis seront jugés avant ce scrutin. Et la déclaration de politique générale du prochain gouvernement fédéral (2019-2025) devra reprendre l'ensemble de ces améliorations.
Tous les responsables disent aujourd'hui vouloir encourager l'initiative privée et la prise de risque. Tous comptent sur les indépendants et les PME pour faire tourner l'économie, créer des emplois et fournir les moyens de la solidarité. Notre enquête indique comment passer des paroles aux actes.