La concertation sociale reste nécessaire
La concertation sociale est malade. C'est ce constat qui a conduit les partenaires sociaux francophones, mais aussi des magistrats, des académiques et des politiques, à réfléchir à son avenir (
Lire la suiteÀ vous commerçants, professionnels des métiers de contact et de l'horeca, patrons de salles de fitness, d'agences de voyages ou de paris, entrepreneurs dans l'événementiel, la culture ou le monde de la nuit, je voudrais dire tout mon respect, mon admiration, mais aussi mon désarroi.
Nous avons obtenu des aides, oui, mais nous sommes bien conscients qu'aujourd'hui, elles ne suffisent plus. Vous avez besoin de rouvrir et de pouvoir travailler dans des conditions normales. Vous avez besoin de perspectives et le gouvernement ne vous en donne pas ou en donne peu. Englué dans une campagne de vaccination chaotique, il a reporté la perspective d'un allègement des restrictions après les vacances de Pâques. Trop tard pour beaucoup d'entre vous qui n'en pouvez plus, financièrement et moralement.
Reconnaissons que le gouvernement a atteint son objectif principal : éviter une troisième vague et un nouvel engorgement des hôpitaux. Mais comment et à quel prix ? Il a géré la crise comme il y a un an, en maintenant des indépendants de secteurs entiers la tête sous l'eau. Comme si la population n'avait pas intégré, dans son immense majorité, les règles sanitaires : gestes barrière, testing, quarantaine… Comme si les entreprises n'avaient pas développé et n'étaient pas à même d'appliquer des protocoles de sécurité (distance minimale, masque, aération, gel hydroalcoolique…) qui minimisent les risques. Comme si, après douze mois, la mise en veilleuse de notre économie, de notre vie sociale et de nos libertés ne devenait pas littéralement insupportable.
Des secteurs entiers se vident de leurs entrepreneurs
Reconnaissons aussi que les indépendants et les chefs de PME ne sont pas les seuls à souffrir. Le personnel de santé a pris la vague épidémique en pleine figure. Les jeunes ont l'impression de ne plus vivre. Beaucoup de salariés (policiers, enseignants, télétravailleurs…) exercent leur métier dans des conditions difficiles.
Mais ni les médecins ou infirmiers, ni les employés (pour la plupart) ne voient leurs revenus plonger, leurs économies fondre, des années de travail partir en fumée et le rêve d'une vie s'effondrer.
Nous savons depuis un an que la vaccination est la seule porte de sortie de crise. Les autorités avaient le devoir prioritaire et absolu de mettre en route une campagne rapide d'immunisation. Les "couacs" actuels font mal au cœur.
Pourquoi sommes-nous si en retard par rapport à Israël, au Royaume-Uni ou à la Serbie ? Parce que nous avons accepté la stratégie de l'Union européenne, dit-on. Alors pourquoi sommes-nous – en tout cas au moment d'écrire ces lignes – en retard par rapport à Malte, la Pologne ou la Grèce ?
Il est inacceptable qu'un tiers des doses livrées attende dans des frigos. Il est incompréhensible que les médecins généralistes aient été mis à l'écart de la campagne. Il est complètement fou qu'un hôpital se fasse taper sur les doigts parce qu'il vaccine ses patients.
Le ministre fédéral de la Santé, Frank Vandenbroucke, avait annoncé un "reset" de la campagne de vaccination, tant elle était mal partie. Nous avions demandé un "reset" de l'ensemble de la gestion de crise. Nous n'avons eu ni l'un ni l'autre.
En silence, loin de l'agitation médiatique, des secteurs entiers se vident de leurs entrepreneurs et de leurs travailleurs, découragés. C'est une catastrophe économique. Ce sont surtout des drames humains.
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