A. De Croo : "Nous ne laisserons personne au bord du chemin"

C'est une gifle ! Terrible, violente et d'autant plus douloureuse qu'elle est injuste et était peut-être évitable. Si la Belgique est devenue le pays d'Europe le plus touché par le virus, ce n'est pas à cause des entrepreneurs. Ce second confinement traduit l'échec de la maîtrise sanitaire de l'épidémie. Les indépendants et les chefs de PME paient les pots cassés alors qu'ils ont, dans leur immense majorité, respecté les règles, accepté les restrictions et réalisé les investissements nécessaires à la sécurité de leur personnel et de leurs clients.

Le choc est plus dur encore qu'au printemps. Il frappe des hommes et des femmes – restaurateurs, cafetiers, commerçants, coiffeurs et tant d'autres – souvent au bout du rouleau financièrement et usés moralement. Huit mois, c'est très long pour des gens passionnés par leur métier et qui ne peuvent pas l'exercer ou si peu ; pour des familles qui dépendent d'un revenu qui coule à pic alors que les charges, elles, continuent à courir ou s'accumulent.

La solidarité, c'est aussi privilégier les achats locaux

Le Premier ministre Alexander De Croo, en annonçant le second confinement, a ajouté : "Nous ne laisserons personne au bord du chemin." C'est un vœu pieux, hélas. Il y a déjà des victimes économiques qui, en très grande majorité, sont des indépendants.
Relevons néanmoins la bonne intention et poursuivons le combat pour amortir le choc et permettre une reprise aussi complète que possible des activités.

UCM a plaidé pour un confinement bis adouci, qui ne frappe pas là où c'est inutile. Nous avons été partiellement entendus. Même quand le télétravail est impossible, les entreprises peuvent tourner. Certains magasins sont restés ouverts (librairies, jardineries…) et tous peuvent, à l'instar des restaurants, livrer ou servir sur rendez-vous. De plus, les grandes surfaces ne peuvent pas vendre, cette fois, des produits non essentiels, ce qui évite une concurrence déloyale.

Afin de ne laisser "personne au bord du chemin", UCM a recommencé à faire le siège des ministres fédéraux et régionaux pour réclamer un soutien qui permette au plus grand nombre de vivre et survivre. Nous avons demandé que le droit passerelle doublé, accordé à l'horeca, soit étendu à toutes les activités mises à l'arrêt, et que le droit passerelle simple soit accessible quand le chiffre d'affaires dégringole à cause du Covid, quel que soit le secteur. Toutes les entreprises doivent bien entendu avoir accès au chômage temporaire "force majeure coronavirus".
Puisque la crise se prolonge, les reports et remises de charges doivent aussi être prolongés, y compris sur les crédits bancaires. Nous continuons à demander une solution structurelle pour le paiement des loyers commerciaux et un moratoire sur les faillites, à tout le moins un gel des dettes fiscales et sociales.

Dans son intervention, le Premier ministre a lancé un appel à la solidarité : chaque Belge doit être conscient(e) de sa responsabilité pour éviter la transmission du virus. Je m'y associe et ajoute que chaque Belge a aussi la responsabilité de permettre la résilience de son économie. C'est le moment, dès aujourd'hui et a fortiori lors des fêtes de fin d'année, de privilégier la proximité, les circuits courts, les produits et services locaux. Cette solidarité-là, aussi, est indispensable.

Les éditos des mois précédents

  • Pierre-Frédéric Nyst, Président UCM

    Soulagé, oui, mais très vigilant !

    Le programme de la coalition Vivaldi, dévoilé le 30 septembre, a l'immense mérite d'exister. Il contient beaucoup d'engagements positifs. Il soulève aussi des interrogations et quelques inquiétudes.

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    octobre
  • Pierre-Frédéric Nyst, Président UCM

    Il est temps de faire confiance

    Nous pensons, avec l'ensemble des administrateurs UCM, qu'au bout de six mois et au vu de la situation, le combat contre le virus doit changer d'âme. Nous devons passer des restrictions sanitaires aux précautions sanitaires. Nous devons accepter de vivre avec un risque supplémentaire.

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    septembre
  • Pierre-Frédéric Nyst, Président UCM

    Nous avons chacun notre part de responsabilité

    C'est l'heure de la reconstruction. Notre économie a été comme frappée par la foudre. Elle redémarre lentement, presque timidement.

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    juin
  • Pierre-Frédéric Nyst, Président UCM

    De l'aide d'urgence aux mesures de relance

    Les primes régionales devaient permettre de faire face aux charges impossibles à reporter. Force est de constater qu'en Wallonie en particulier, il a fallu trop de temps pour déterminer les bénéficiaires et beaucoup trop de temps pour procéder aux versements. Face à l'urgence, je ne comprends pas les hésitations, les atermoiements, les chicaneries.

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    mai
  • Pierre-Frédéric Nyst, Président UCM

    Un combat indispensable

    Je ne sous-estime pas pour autant l'impact du confinement sur vous, mes amis indépendants et chefs de PME. C'est une crise sans précédent depuis la fin de la Deuxième Guerre mondiale. Je mesure votre désarroi, je sais votre angoisse. Comme président UCM, je suis en tout cas fier de la façon dont notre "maison" a réagi. Et nous allons encore nous faire entendre !

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    avril