Se faciliter la vie en optimisant sa logistique

  • 80%
    d'augmentation des flux de marchandises d'ici 2050

L'UCM s'est penchée sur l'amélioration des pratiques logistiques à Bruxelles. Tour d'horizon des enjeux et des solutions à prévoir pour les entreprises en milieu urbain.

Martin Neys

Une étude du métabolisme de la Région bruxelloise a estimé les besoins matériels de ses habitants à 9 tonnes par an (25 kg par jour), dont 5 tonnes provenant de Wallonie et de Flandre.

La quasi-totalité des flux est acheminée par la route. On évalue à 16.000 le nombre moyen de camions entrant quotidiennement sur le territoire et à 25.000 celui des camionnettes. Ces dernières représentent 88 % des voyages pour ne transporter finalement que la moitié du volume de marchandises.

Cet état de fait cause différents problèmes : pollution, dégradation de la qualité de l'air, nuisances sonores, occupation de l'espace urbain, congestion, perturbation des transports publics... Du point de vue économique, cela a également des conséquences pour les entreprises. Le transport et la logistique représentant 10 à 30 % de production d'un bien, tout retard ou problème (stationnement...) engendre une inefficacité qui se répercute dans les comptes de l'entreprise expéditrice.

Alors que l'Europe envisage une augmentation des flux de marchandises de l'ordre de 80 % pour 2050, les enjeux sont posés. Le tissu économique bruxellois a besoin d'adopter une logique plus circulaire en matière de transport et de logistique. Il lui faut réduire sa participation à la congestion, lutter contre l'inefficacité en optimisant ses flux, le tout en réduisant les coûts (personnels, professionnels, publics).

Bonnes pratiques

Une enquête réalisée en commun avec l'UCM auprès de PME a permis de mettre en avant dix mesures spécifiques pour réduire sa consommation et ses émissions, avec un retour sur investissement de maximum trois ans. Parmi ces solutions : la rationalisation du nombre de fournisseurs, le décalage des livraisons, l'emploi de véhicules plus compacts et moins polluants, ou encore la logistique inverse... Certaines entreprises bruxelloises, expéditrices, commanditaires ou logisticiennes, exploitent déjà ces mesures avec un retour certain. Comme Carodec par exemple qui, au travers de la logistique inverse, veut faire en sorte que sa flotte ne roule jamais à vide suite à une livraison sur chantier. Ou encore Sumy qui, via ses camionnettes au gaz compressé naturel, permet des livraisons de gros volumes sans bruit, l'idéal pour les horaires décalés.

L'UCM a rassemblé en mars une vingtaine d'entreprises sur le thème de l'amélioration logistique. Au cours d’un atelier, les participants ont pu, avec l'aide de représentants du secteur public ainsi que d'experts et prestataires en logistique alternative, s'approprier les dix mesures présentées et imaginer un cadre pour leur application dans leur activité.

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Transport ? Particulier !

En faisant des trajets des usagers de la route le moyen d'acheminer les colis à moindre coût, la start-up Hytchers révolutionne la logistique professionnelle.

La mobilité est un sujet chaud en certains endroits du pays. Congestion, retards, pollution... les maux du trafic belge sont nombreux.

Avec le boom de l'e-commerce et la multiplication des achats en ligne, on est en droit de craindre une augmentation des flux de transport sur nos routes. Comment supporter cette tendance sans aller à saturation ? C'est là qu'intervient Hytchers et sa solution professionnelle innovante.

Hytchers, c'est un peu le BlaBlaCar du colis, une plateforme numérique sous forme d'app dans laquelle les particuliers peuvent encoder leurs trajets usuels, du travail vers le domicile par exemple. Ainsi, ces utilisateurs peuvent potentiellement rencontrer le besoin des e-commerçants qui souhaitent acheminer un ou plusieurs colis vers l'un de leurs clients finaux. Les usagers deviennent ainsi des transporteurs (des "Hytchers"), et se chargent d'amener les colis aussi près que leur trajet usuel le permet. Pas de livraison directement à domicile, mais bien via l'intermédiaire de points relais comme les stations-services. La jeune start-up s'est d'ailleurs associée avec Total pour pouvoir exploiter un potentiel de 500 stations en Belgique.

 

À tout juste 26 ans, Antoine Dessart et Jonas Douin prennent d'assaut le secteur de la logistique.

Le modèle économique est gagnant pour tous. L'e-commerçant peut faire livrer ses colis de manière nettement moins coûteuse à ses clients. Ces derniers peuvent suivre en temps réel l'évolution du parcours de leurs colis (ce que beaucoup de transporteurs ne proposent pas) et les paquets sont assurés. Quant aux utilisateurs-transporteurs, ils se voient rembourser une part de leurs trajets usuels en bons carburant grâce à un système de collecte de points. L'environnement n'est pas en reste, avec un potentiel de 80 % d'émissions de CO2 en moins que les livraisons classiques.

Originaire de Liège, la start-up a récemment installé une antenne à Bruxelles dans l'incubateur d'entreprises durables Greenbizz. Les deux cofondateurs sont confiants : "Notre modèle se fonde sur une logique collaborative et circulaire. Nous nous servons des flux existants pour continuer à faire fonctionner l'économie, mais sans affecter davantage les transports ou l'impact sur l'environnement, explique Antoine Dessart. Hytchers veut s'intégrer à l'écosystème existant de livraisons first mile et last mile "écologiques" et proposer une alternative verte sur les trajets intervilles, qui ne peuvent pas être couverts par des véhicules électriques ou des vélos", poursuit Jonas Douin.

Forte d'une communauté de 4.000 utilisateurs et d'un plan d'affaires testé en circonstances réelles, l'entreprise est aujourd'hui prête à travailler pour les commerçants qui souhaitent débourser moins en frais de transport, limiter leur impact ou développer leur branche e-commerce. À bon entendeur...

Carte d'identité de l'entreprise

Hytchers

rue Dieudonné Lefèvre 17
1020 Bruxelles
0484/93.31.83
hytchers.com

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