Réseauter, élargir son horizon professionnel et progresser grâce à l'expertise d'autres entrepreneurs est une méthode qui porte ses fruits. Y associer une banque est une opportunité supplémentaire.
Le chemin d'un entrepreneur n'est pas toujours un long fleuve tranquille. Aux difficultés du starter s'ajoute parfois l'impression d'être seul(e) contre le monde entier.
Rangeons nos coups de mou au placard, c'est de l'histoire ancienne ! Aujourd'hui, faire du réseautage, c'est conjuguer des talents, c'est (se) donner autant de chances supplémentaires de réussir son entreprise.
Diane, le réseau des femmes entrepreneures de l'UCM, regroupe depuis une quinzaine d'années près de 3.500 membres en Wallonie et à Bruxelles. Au travers de Diane, l'UCM encourage l'entrepreneuriat féminin et propose un programme d'accompagnement complet, de la création à la transmission d'entreprise, financé par le Fonds social européen et soutenu par la Solwalfin.
Pour Sophie Legrand, cheffe de projet Réseau Diane, "réseauter, c'est ouvrir le champ des possibles."
"Diane permet à chacune de ses membres d'enrichir son réseau d'affaires, de développer du business, de créer des synergies ou encore de partager des expériences gagnantes, tout en bénéficiant de conseils expérimentés", détaille Sophie Legrand, cheffe de projet Réseau Diane. Au réseautage se conjuguent un accompagnement individuel, des ateliers formatifs et séances d'info, des événements mixtes, une visibilité sur le web sous forme de portrait (notamment) et des "Business lunchs".
Il s'agit de rencontres regroupant une vingtaine de femmes entrepreneures d'une région précise, tous secteurs d'activité confondus, organisées systématiquement au siège de l'agence CBC Banque & Assurance locale. En 2018, pas moins de 515 femmes ont participé aux 27 activités (dont quatre mixtes) de Diane, les "Business lunchs" totalisant à eux seuls 126 participantes.
Organisés approximativement tous les mois, ces déjeuners (de midi à 14 heures) offrent la possibilité d'élargir le réseau et de mettre en exergue l'expertise de chaque entrepreneure présente. "Nous commençons toujours par un tour de table, où les participantes se présentent en deux minutes. En soi, c'est déjà un exercice, explique Sophie Legrand. Après la présentation, place à un lunch léger, autour de tables hautes, favorisant les échanges d'informations, compétences et cartes de visite. En 2019, le concept va évoluer et prendre la forme d'un “speed networking” pour augmenter les interactions entre les personnes, toujours avec l'objectif de développer des marchés dans la région."
Partage, audace, énergie et reconnaissance : les valeurs de Diane sont toutes en adéquation avec celles des entrepreneures d'aujourd'hui. Le réseau est ouvert à toutes les indépendantes et dirigeantes d'entreprise, la seule condition étant donc d'être référencée dans la Banque-carrefour des entreprises.
Greta Van Der Herten, entourée de ses deux couturières, dans son atelier spadois.
Greta Van Der Herten est cheffe d'entreprise, installée depuis de nombreuses années sur les hauteurs boisées de Spa. Couturière de formation, spécialisée dans le sur-mesure, elle fut active dans la vente, puis mannequin et styliste avant d'ouvrir son atelier de confection dans la Ville d'eaux. Aujourd'hui, depuis son atelier lové dans la maison familiale, elle se consacre à la création et la réalisation de peignoirs de luxe, sous le nom de Laïliza, à la fois pour les centres thermaux, mais aussi l'usage domestique et bientôt pour les suites de palaces dont le Ritz, avec lequel elle est en contact.
"J'ai eu de sérieux soucis de santé qui m'ont conduite à fréquenter les centres thermaux. Là, j'ai constaté le peu d'élégance des peignoirs proposés à la clientèle. La femme “subissait” le peignoir. J'ai donc décidé de dessiner un modèle... qui a été suivi d'une quinzaine d'autres, pour en arriver aujourd'hui à ouvrir la ligne Laïliza aux hommes et aux enfants."
Douce et discrète, Greta n'aime guère prendre la parole en public. Il lui a pourtant fallu passer au-delà de cette timidité naturelle lors de son premier "Business lunch" Diane-CBC. "C'était l'été dernier, j'avais reçu une invitation au titre de cliente de la banque. Pour moi, ce type d'événement, c'est très nouveau mais très motivant. On y ressent beaucoup de solidarité et d'écoute mutuelle, de fierté aussi. Je me suis sentie mise en valeur, j'ai rencontré d'autres femmes avec lesquelles je me suis découvert des affinités. C'est une belle manière de se challenger, de confronter ses idées pour voir si on est dans le bon ou pas. Plus tard, j'ai assisté à une autre conférence, à l'issue de laquelle j'ai pu concrétiser ma première collaboration professionnelle. Le conférencier, Bernard Delvenne, nous a d'abord donné un tas de conseils, trucs et astuces pour nous aider dans le réseautage puis m'a orientée vers Nicole Allelyn, qui est en train de revoir tout le plan financier de Laïliza et en sera, à terme, la directrice financière. C'est une professionnelle des chiffres, j'ai perçu un net changement dès son arrivée. À Nicole est venu se joindre Charles Wolf, de chez WizYou, qui chapeaute également le volet financier. C'est Charles qui devrait ouvrir la porte des investissements, mais je cherche toujours un partenaire qui voudrait porter et partager l'histoire de Laïliza avec moi, pour combler les aspects administratifs et de représentation commerciale. Je me réserve le volet artistique."
Notons qu'en février, Greta Van Der Herten participera à un salon du bien-être en terres brabançonnes.
Fatima Azazoglu est experte indépendants et TPE (maximum cinq personnes) chez CBC Banque & Assurance. C'est elle notamment, en collaboration avec les chargés de relation d'agence, qui accompagne les indépendants déjà établis, en phase de croissance ou quête de développement entrepreneurial, dans le Hainaut et le Brabant wallon. Elle connaît bien le principe du réseautage. "Les “Business lunchs” qu'organisent conjointement le Réseau Diane et CBC sont un véritable tremplin. Nous sommes conscients de l'importance du réseautage, et nous savons que ce n'est pas un exercice facile. Il faut aller vers l'autre, se dévoiler, challenger son idée et culturellement, je pense que la femme s'impose un frein, que l'homme ignore, résume-t-elle. Le réseautage est une très bonne école qui a l'avantage de mettre les choses en perspective. Il brise la solitude, ce n'est pas une perte de temps (à condition de bien choisir les événements sans s'éparpiller), c'est même une force."
Les "Business lunchs" du Réseau Diane et de CBC, créés voici tout juste un an, doivent être considérés comme une belle opportunité, une plateforme de contacts dont le concept va évoluer en "speed networking". Cela permettra, notamment, d'obtenir des résultats plus concrets et d'aller au cœur du projet entrepreneurial dans des délais plus brefs.
Et Fatima Azazoglu de conclure : "Le “Business lunch” offre la possibilité de faire connaître ses compétences et d'élargir son réseau mais aussi d'utiliser les contacts du partenaire. Enfin, à l'heure de l'hyper connectivité, il nous permet de se rencontrer, de sortir du quotidien. C'est une bulle d'oxygène."
Fatima Azazoglu, experte indépendants et TPE chez CBC Banque & Assurance.
Des "Business lunchs", en partenariat avec CBC, sont organisés en Wallonie tout au long de l'année.
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