Traxio, organisation membre UCM
Les pros de la mobilité face à la transition

Électrification des voitures, zones de basses émissions (LEZ), essor du vélo… : la mobilité évolue. En tant que groupement des multiples métiers liés à ce secteur, Traxio est aux premières loges.

En 1920 apparaissait la "Chambre syndicale des négociants en automobile et accessoires". À l'époque, l'automobile s'apprêtait à devenir un objet de masse. Un siècle plus tard, cette Chambre est devenue une large organisation, rassemblant près de vingt métiers différents touchant tous à la mobilité : Traxio.

Serge Istas et Filip Rylant : le premier est un des directeurs "public affairs" de Traxio ; le second est le porte-parole.

L'association (qui s'est aussi appelée Federauto de 1995 à 2015) a du poids. Elle compte 4.500 membres, représentant 10.000 entreprises, 100.000 travailleurs et 140 milliards de chiffre d'affaires par an. "Nous sommes une confédération, c'est-à-dire une fédération de fédérations, précisent Serge Istas, le directeur “public affairs”, et Filip Rylant, le porte-parole. Chacun des métiers possède en effet sa propre organisation et est représenté en interne."

Depuis l'an dernier, tous ces métiers sont structurés en trois pôles. Le premier est celui de la mobilité des personnes. On y retrouve les vendeurs de voitures neuves et/ou d'occasion, de motos, de vélos… Le second est celui de la mobilité des biens. Il rassemble les distributeurs de camionnettes, de camions, de tracteurs, de grues, d'élévateurs… Enfin, le dernier a trait à tous les services entourant la mobilité : réparateurs, carrossiers, fournisseurs de pièces, marchands de pneus, motoristes, remorqueurs, lavoirs auto…

Parmi tous ces professionnels, ce sont les concessionnaires et les garages qui sont les plus nombreux (2.797 et 3.388 entreprises en 2020). À noter qu'ils se distinguent des constructeurs et importateurs de voitures (représentés eux par la Febiac, fédération de l'industrie de l'automobile et du cycle).

"Un multiplicateur de forces"

Autant de sous-secteurs sous une même bannière, ce n'est pas courant. D'autant que les intérêts peuvent apparaître comme contradictoires. Que l'on songe aux autos et aux vélos, par exemple. Alors, comment se fait la synthèse ? Réponse : par une organisation en strates, par du dialogue et, in fine, par une instance suprême qui tranche, à savoir le comité exécutif. Serge Istas et Filip Rylant relativisent toutefois les divergences. "Tout le monde a bien compris qu'agir ensemble permettait d'agir plus efficacement. Traxio se veut un multiplicateur de forces. Et puis, la mobilité d'aujourd'hui est devenue plurielle : un jour, on prend sa voiture ; le lendemain, sa moto ou son vélo. Les activités de nos membres se côtoient plus qu'on ne le croit."

Au quotidien, le principal souci de la confédération est d'apporter un soutien concret aux entreprises. "Dès que des acteurs du terrain nous alertent sur un problème général, une commission ou une plateforme est créée pour élaborer une solution avec tous ceux qui sont concernés. Ce fut le cas, par exemple, quand les centres de contrôle technique se sont mis à mesurer les émissions avec des appareils pointus. Des paquets d'automobilistes ont été recalés, n'ont rien compris et se sont retournés vers leurs garagistes. Traxio a alors instauré un diagnostic afin de les aider. Une procédure a été établie, une formation mise au point pour les mécaniciens et des appareils d'analyse ont été sélectionnés. Quand un garage met tout cela en place, il peut afficher le label Éco-Entretien." Voici quelques années, une démarche analogue avait été menée afin d'assainir le marché des voitures d'occasion, avec le Car-pass. "Tout le monde y a gagné : le consommateur, le vendeur, le secteur."

Pour la suite, les enjeux ne manquent pas. À court terme, il s'agit de sortir de la pénurie des composants électroniques et des pièces détachées. Depuis des mois, celle-ci perturbe les ventes de voitures et rallonge les temps de réparation. À cela sont venus s'ajouter le choc énergétique, l'inflation et la guerre en Ukraine. Un cocktail qui ébranle le pouvoir d'achat et la confiance des consommateurs.

À moyen et long termes, l'enjeu est évidemment d'ordre environnemental : arriver à réduire les émissions de CO2. L'Union européenne a déjà imposé ses normes Euro, de plus en plus sévères. Jusqu'à l'arrêt des ventes de voitures thermiques neuves en 2035 (voir infographie en page 10). Une des solutions passera par les véhicules électriques, même s'ils restent pour l'heure marginaux (0,9 % du parc automobile belge en 2021). "Nous devons préparer nos acteurs à une transition qui risque d'être radicale à bien des égards", prédit Serge Istas. En effet, si la voiture électrique finit par s'imposer, elle signifiera des canaux de vente différents – internet par exemple –, des entretiens moins fréquents, ou encore une autre technologie à maîtriser. Ce qui fait beaucoup.

[ traxio.be }

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