2023 s’érige comme un grand cru pour la création d’entreprises. En effet, près de 38.000 nouvelles activités ont vu le jour en Wallonie et à Bruxelles l’année dernière. C’est la tendance qui s’impose dans la nouvelle mouture du Starter Atlas, vaste étude réalisée par UCM, notamment.
L’entrepreneuriat respire la vigueur de la création, merci pour lui. C’est la grande tendance qui ressort des quatre-vingts pages, chiffres et graphiques à l’appui, du Starter Atlas. Soit, pour les non-initiés, le vaste rapport réalisé par UCM, Unizo et Graydon qui esquisse sous toutes ses formes le paysage entrepreneurial noir, jaune, rouge. Fin 2023, la Belgique dénombrait 120.478, pour être tout à fait précis, nouvelles entreprises sur ses terres. Une hausse de 4,2% par rapport à l’année précédente. En Wallonie et à Bruxelles, ce ne sont pas moins de 38.000 créations d’entités qui ont coloré la colonne de la nouveauté. De quoi montrer, une nouvelle fois, que chaque année, des femmes et des hommes ne cessent de franchir le pas et créent leur propre entreprise. Une tendance de fond évidemment profitable pour l’économie locale comme pour sa grande sœur nationale.
Dans cette même force créative, le rapport pointe également la naissance de 57.000 sociétés en Belgique. Une forme juridique qui reste privilégiée par la majorité des entrepreneurs. Les freelances ont également le vent en poupe. Plus de 14.000 d’entre eux ont pris leur envol en 2023. Côté secteurs qui tiennent le haut du pavé, celui des services dénombre le plus de starters. Une entreprise sur trois (38.6%), en fait. Deux sous-secteurs y brillent particulièrement, les services aux entreprises et l’immobilier. Après les services, ce sont les professions libérales et le secteur de la construction qui complètent le podium.
Soutenir cette tendance
Si la vigueur entrepreneuriale ne connaît pas le creux de la vague, UCM ne peut qu’insister sur le souffle positif qui doit soutenir cette tendance, lui donner de l’entrain. Dans le cadre de la constitution des gouvernements suite aux dernières élections, il faut espérer que le soutien à la création d’entreprises ne sera pas oublié dans les différents accords. "UCM a été auditionnée dans le cadre des négociations gouvernementales wallonnes", explique Caroline Cleppert, secrétaire générale UCM. "C’était un moment important, l’occasion pour nous de rappeler les priorités des indépendants et PME que sont le développement d’un plan de lutte contre les pénuries de main-d’œuvre, la revalorisation du travail par une fiscalité attractive, mais aussi et surtout le développement d’une administration partenaire des PME ! Un changement d’approche et de culture est nécessaire. Le développement d’un projet entrepreneurial doit être davantage encouragé, valorisé, pour mieux envisager les défis de la transition environnementale et digitale notamment".
C’est que, derrière l’allant créatif, le rapport pointe aussi la pérennité malmenée des entités. Plus de 100.000 entreprises ont tourné la clé pour la dernière fois dans la serrure avant de la glisser sous la porte. Le secteur le plus touché ? Le commerce de détail, un commerce sur deux classé dans cette catégorie ne trouvant pas le souffle pour éteindre sa cinquième bougie d’anniversaire. Quand le regard porte sur dix ans, le stylo force encore le trait. Moins de deux commerces sur cinq lancés il y a dix ans sont encore en activité à l’heure actuelle. Moins d’un sur trois dans l’Horeca. De quoi tempérer la vigueur susmentionnée ? Non, clairement pas. Plutôt alerter sur l’importance de mesures fortes pour l’installer.
