L'impact de la guerre en UkraineL'économie hoquète
Les entreprises souffrent. Elles subissent une hausse des coûts de production et de fonctionnement qu'elles ne peuvent pas répercuter totalement sur leurs prix. Donc les marges bénéficiaires se réduisent et les investissements diminuent.
Ce triste constat est établi par la Banque nationale (BNB), sur base d'une enquête réalisée auprès de 2.415 indépendants et entreprises, avec le concours des fédérations patronales (FEB, UCM, Unizo, UWE, Voka…). Il surprend car l'Ukraine et la Russie ne représentent que 0,7 % des ventes et 1,6 % des achats pour l'économie belge. L'impact direct sur les PME est encore plus marginal. Mais par un jeu de dominos, dans une Europe interdépendante, l'approvisionnement est perturbé pour les deux tiers des entreprises actives dans l'industrie manufacturière ou la construction, 40 % dans l'agriculture et quelque 25 % dans l'horeca ou la vente au détail.
Une conséquence générale est la hausse spectaculaire du coût des "inputs" : énergie, matières premières, produits intermédiaires, transport et emballage. L'augmentation est modérée (moins de 20 %) pour un tiers des entreprises, de 20 à 50 % pour un deuxième tiers et supérieure à 50 % pour le troisième. Autre handicap : l'évolution rapide des salaires. Les employeurs interrogés estiment que le coût de la main-d'œuvre a augmenté d'environ 5 % en six mois.
La quasi-totalité des dirigeants ont répercuté ces hausses sur leurs clients, mais avec modération. Ils ne peuvent pas forcément modifier les contrats en cours et beaucoup craignent de vendre moins, considérant le pouvoir d'achat rongé par la flambée des prix de l'énergie. Les entreprises "prennent sur elles", analyse la BNB, reportent des investissements (12 %) et se mettent parfois en veilleuse. 7 % réduisent leur production ou prestation de services.
L'avenir est incertain. Personne ne sait quand la guerre va finir et quand les prix de l'énergie vont baisser. Les chefs d'entreprise sont inquiets, pas pessimistes. La plupart escomptent une relance avant un an et moins de 4 % craignent la faillite (une proportion habituelle). La BNB prévoit un PIB (richesse produite) à + 2,7 % cette année, après une hausse de 6 % en 2021.
La Banque centrale européenne table toujours sur une inflation (7,5 % dans la zone euro) transitoire. Mais redoute un scénario catastrophe : une spirale inflationniste entraînant l'envolée des taux d'intérêt.
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