Indépendants et protection socialeLes inquiétudes évoluent, les priorités changent
Quels sont les points faibles du statut social des indépendants ? Deux soucis nouveaux émergent : la fin de carrière et le montant trop faible des indemnités de remplacement. Mais pour améliorer la situation, pas question d'augmenter les cotisations, déjà bien difficiles à payer.
Le baromètre annuel UCM sur la perception par les indépendants de leur protection sociale indique en 2021 deux évolutions majeures. La première concerne la retraite. Le montant de la pension reste insuffisant pour 86 % des répondants. Ce n'est pas neuf et la situation va s'améliorer puisque la suppression en 2021 du coefficient dit de correction, qui limitait la valorisation des années travaillées, va peu à peu égaliser les montants avec ceux des salariés.
Ce qui est nouveau, c'est l'inquiétude concernant l'aménagement de la fin de carrière. L'allongement à 66 ans en 2025, 67 ans en 2030, est un souci pour 42 % des indépendants (+ 15 % !). La question qu'ils se posent est simple : que va-t-il m'arriver si je ne suis pas capable de travailler jusqu'au bout ? Ils sont même prêts (64 %) à accepter un montant de pension plus bas en cas de départ anticipé.
L'effet de la crise
Les vagues épidémiques et les confinements ont amené énormément d'indépendants à demander des indemnités maladie et le droit passerelle. Ils se sont rendu compte de l'insuffisance du montant accordé (1.344 euros par mois au tarif isolé). C'est un forfait qui ne tient compte ni des charges, ni des revenus habituels. Les indépendants sont 66 % à juger ce revenu de remplacement trop faible en cas d'interruption de moins d'un mois, et 86 % si le travail cesse plus d'un mois.
Concernant les cotisations sociales, le calcul sur l'année en cours et la récente possibilité d'adapter ses versements à ses revenus sont des réformes plébiscitées. En même temps, un indépendant sur trois a du mal à payer ses cotisations. Le taux de base de 20,5 % est donc lourd. Une petite majorité estime que le minimum (719 euros par trimestre) est trop élevé. La même proportion de 51 % estime le maximum (4.124 euros par trimestre) également excessif, contre 16 % qui souhaitent un plafond supérieur.
À la question "êtes-vous prêt(e) à payer davantage de cotisations pour une amélioration de la couverture sociale ?", il n'y a que 14,7 % de réponses positives.
RevendicationsCe baromètre annuel réalisé auprès des clients de la Caisse d'assurances sociales UCM détermine les priorités portées par le Mouvement de défense et de représentation. La version 2021 marque un tournant. Concernant le montant de la pension, le travail est fait. Il faudra accélérer l'égalisation avec les salariés, qui ne sera complète qu'en 2066, mais ce sera pour un prochain gouvernement. En revanche, l'aménagement des fins de carrière ne peut attendre. Le report de l'âge de la pension impose de prévoir des solutions qui permettent aux indépendants de décrocher en souplesse et dans de bonnes conditions. UCM déposera des propositions. Il est aussi évident qu'avec des montants de cotisations qui varient quasiment de un à six (719 à 4.124 euros par trimestre), la caractère forfaitaire des indemnités de remplacement ne passe plus. La solidarité a des limites et elles sont dépassées ! C'est également pour cela qu'UCM s'opposera bec et ongles à toute augmentation des cotisations, qu'elle soit directe ou par le biais d'un relèvement du plancher ou du plafond. |
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