Baromètre RSE
Durabilité : plus de 70 % des entreprises s'activent déjà

CBC et UCM ont réalisé un grand baromètre sur la tout aussi vaste thématique de la RSE. En ressort l’importance, plus que jamais, d’appréhender la chose sous le prisme de l’opportunité. Car c’en est une. Et une énorme.

 

Une entreprise sur deux est prête à s’engager en faveur de la durabilité. Voilà la ligne qui brille dans le grand baromètre RSE réalisé conjointement par CBC et UCM et dévoilé ce mercredi à la presse. Les deux acteurs, qui s’inscrivent comme des entités majeures de la stratégie RSE, ont associé leur expertise et développé une vision affinée de la transition durable. Et, surtout, les clés pour la réussir.

Pause. Pour commencer, d’abord, autant définir ce qu’englobe l’association de ces trois lettres, histoire de poser le sujet ou, à tout le moins, de dissiper les derniers doutes. RSE pour Responsabilité Sociétale des Entreprises. Soit l’engagement d’une entreprise vis-à-vis des impacts qu’elle génère sur la société au sens large. En substance, l’ensemble des pratiques qu’elle met en place dans le but de respecter des engagements en termes de durabilité. Donc les fameux critères ESG, pour Environnementaux, Sociaux et de Gouvernance. Trois piliers utilisés pour mesurer les perf’ non financières d’une entreprise, comment elle les intègre dans sa stratégie globale. Et fort logiquement, le champ est ouvert à bien des possibles. Des émissions de CO2 à l’équité dans la gestion du personnel en passant par la transparence fiscale, par exemple. Donc, des poubelles à tri ou donner la possibilité de télétravailler, c’est déjà respirer RSE.  

"Un manque de stratégie globale"

C’est cette maturité des entreprises en matière de durabilité que CBC et UCM ont décortiquée dans leur baromètre. Plus de 600 entreprises ont répondu (NDLR : 632 pour user d’une précision de comptable). En ressort une myriade d’indications mais, surtout, une polarité à en écrire la définition. C’est bien simple, 50 % des entreprises voient la transition durable principalement comme une opportunité. Et, de facto car toutes ont exprimé leur avis, 50 % la voient principalement comme une contrainte. "C’est l’un des grands enseignements, la moitié des entreprises la voit comme une contrainte mais près de 70 % ont déjà implémenté des mesures", expose Cédric Matte, directeur général Retail chez CBC. "On voit surtout qu’il y a un manque clair de stratégie globale dans le domaine. On le fait, on prend des mesures mais sans véritable ligne de conduite. Seulement 8 % des répondants ont mis en place une stratégie RSE globale".

 

Les lourdeurs administratives, la complexité réglementaire et la hausse des coûts de l’énergie s’inscrivent comme les principaux obstacles du déploiement. En matière de frein, la méconnaissance de ce sujet ô combien central brigue également une place en tête de peloton puisque 62 % des entreprises assurent que jamais leur client n’a même glissé l’acronyme dans une conversation, posé la moindre interrogation sur le sujet. "On voit donc que le sujet n’est pas encore tout à fait rentré dans les mœurs", poursuit Cédric Matte.

Concrètement, quelles sont les mesures mises en musique dans les entreprises, qu’elles soient convaincues ou non pas le sujet d’ailleurs ? L’utilisation d’énergies renouvelables, par exemple, arrive en tête de meute quelle que soit l’obédience car le retour sur investissement est évident. Quand il l’est moins, les sociétés qui voient la RSE comme une opportunité sont évidemment plus enclines à se lancer que l’autre catégorie. Un exemple ? L’amélioration de l’image de marque ou la fidélisation des collaborateurs. "Mais quand bien même les entreprises agiraient purement par opportunisme, ce n’est pas grave car le principal, c’est d’enclencher la démarche. Il restera, par la suite, à la structurer mais le premier pas est fait", analyse Caroline Cleppert, secrétaire générale UCM. "Il y a beaucoup d’entreprises qui, à l’énonciation d’actions concrètes, se rendent compte qu’elles cochent les cases, même celles qui répondent pourtant qu’elles ne font rien dans le domaine. Beaucoup n’ont pas conscience qu’elles ont déjà enclenché le processus et c’est important de les encourager à le poursuivre".

Aide financière mais pas que…

Comment ? Il y a trois choses, trois lignes d’or sur le cahier des charges pour lever les obstacles. La première, ce sont les aides financières. La deuxième, une information plus centralisée, claire, cohérente. Un seul endroit où piocher "pour rendre cela plus lisible", poursuit la secrétaire générale. "Car pour l’instant, les entreprises se tournent vers les pouvoirs publics ou les professionnelles du chiffre qui confessent d’ailleurs n’être pas correctement outillés sur la question. D’où l’importance d’un guichet unique". La troisième ? Une aide à la décision, de l’accompagnement et de la guidance vers les aides, autant humaines que financières. Pourquoi ? Parce que sept entités sur dix implémenteraient des mesures de durabilité même si elles n’étaient pas obligatoires. Ce qui prouve bien l’intérêt pour un sujet d’apparence tellement vaste qu’il peine à proposer un bon bout pour le saisir. "D’où le besoin de le démystifier, de décloisonner les choses, de simplifier les démarches. Il y a un réel enjeu de compétitivité pour nos entreprises. Aujourd’hui déjà. Demain surtout", insiste Caroline Cleppert, qui porte d’ailleurs le sujet auprès des politiques et des futurs gouvernements.

L’enjeu est énorme. Bien supérieur au "green washing" de bon aloi. D’abord car des obligations (voir notre dossier du mois de mars https://www.ucmmagazine.be/wp-admin/post.php?post=6485&action=edit) vont entrer progressivement en vigueur pour toute une série d’entités, 700 en Wallonie au minimum. Au minimum car par effet de ruissèlement, celles qui devront exposer leurs démarches RSE vont questionner leurs fournisseurs de matière première, par exemple. Et c’est tout l’écosystème, du petit indépendant à la multinationale, qui va s’en retrouver concerné. UCM et CBC s’inscrivent, plus que jamais, comme des partenaires majeurs pour défricher le terrain, tracer le chemin de cet enjeu majeur. De ce monde qui, des contraintes de prime abord apparentes, fait naître une myriade d’opportunités.

UCM propose des diagnostics RSE, et cela gratuitement, à toute entreprise qui désire être accompagnée dans la démarche. Plus d’informations via ESG@UCM.be

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