La Confédération belge du bois, membre UCM
De la graine à la planche, une filière

Porté par l'intérêt pour les produits naturels, le bois connaît un certain succès depuis quelques années. Son secteur se porte donc plutôt bien. Ce qui n'empêche pas l'apparition de réels défis.

Jean-Christophe de Wasseige

Quand on évoque la filière bois, impossible de ne pas penser à la nature et à la vie au grand air. Les plantations dans les forêts. Les ouvriers qui coupent, ébranchent, débardent les troncs. Les scieries aux entrées de village. Les négociants qui stockent les produits finis ou semi-finis et conseillent les clients. C'est que chaque essence possède ses spécificités, donc réclame des mises en œuvre précises. Ces quatre métiers –plantation, exploitation, sciage et négoce – occupent en Belgique 500 entreprises, 3.700 ouvriers, 2.000 employés, 1.800 indépendants. Le secteur est représenté par la Confédération belge du bois qui compte, elle, 220 membres.

François De Meersman, secrétaire général : "Les plus gros marchés du bois sont la construction, l'industrie et l'emballage (palettes, caisses, cageots)."

"Notre Confédération est issue de regroupements successifs, raconte son secrétaire général, François De Meersman. Comme le marché du bois s'est mondialisé, les acteurs de notre filière ont perçu l'intérêt de se présenter sous une seule et même bannière. Parallèlement à nos quatre métiers, on trouve chez nous des statuts très différents : indépendants, TPE, PME, voire l'une ou l'autre grande société. La forêt belge, elle, représente 706.530 hectares et est située à 79 % en Wallonie. Cette dernière abrite une majorité des entreprises de l'amont. Les entreprises du négoce, en revanche, sont situées à 70 % en Flandre."

Sur le plan économique, la filière se porte plutôt bien. La tendance actuelle est aux produits naturels. Le bois en profite. Il est écologique, renouvelable, thermiquement performant, local et neutre sur le plan CO2. Démonstration de ce dernier point ? 1 m³ de bois capture 1 tonne de CO2. Dans la construction, il a fait ses preuves, même si sa part de marché a encore de la marge : ossature bois, panneau de bois lamellé collé (CLT), bois massif empilé, poteau-poutre… sans compter les bardages et les menuiseries. "La crise du Covid nous a plutôt épargnés, poursuit François De Meersman. Les consommateurs ont profité du confinement pour rénover leurs maisons, ce qui a tiré la demande. L'actuelle reprise post-Covid, solide, joue également. Le phénomène est mondial et les prix ont évolué en conséquence."

Les ravages des scolytes

Un enjeu se cache derrière les plantations. L'industrie du bois a aujourd'hui surtout besoin de résineux. Or, les feuillus sont devenus majoritaires en Wallonie.

Cette conjoncture ne gomme toutefois pas les défis à relever. Le premier : garantir un approvisionnement suffisant en grumes pour que les scieries puissent continuer à assurer leur rôle de transformation locale. L'affaire est complexe. "L'industrie du bois fonctionne principalement avec les résineux, moins avec les feuillus. Les unités de transformation de feuillus rencontrent en effet d'importants problèmes de concurrence, car l'Asie et la Chine importent massivement des bois. En Wallonie, le code forestier préconise un équilibre entre les deux peuplements. Or, actuellement, les feuillus occupent 57 % des surfaces et les résineux 43 %. Une correction est nécessaire." Le problème viendrait des forêts publiques qui ont beaucoup planté de feuillus ces dernières années ou des propriétaires privés qui abandonnent la gestion. D'où un appel lancé aux communes, à la Région, aux privés.

Autre objet d'attention : le réchauffement climatique. Les années chaudes, de 2018 à 2020, ont provoqué une prolifération des scolytes, ces insectes qui se nourrissent de la sève des épicéas. "Il a fallu abattre tous les arbres malades et les retirer au plus vite des forêts, afin de tenter de stopper l'hémorragie. Une grande quantité de bois s'est retrouvée sur le marché au même moment, ce qui a déstabilisé temporairement la filière. 2021 est une année tempérée. Elle nous procure un répit. Il n'empêche : sur le long terme, le phénomène va nous impacter considérablement."

En tant qu'organisation, la Confédération belge du bois a notamment mis l'accent ces dernières années sur la communication envers ses membres. Témoin : le lancement de la revue trimestrielle "Bois Entreprise". Avec au menu des sujets d'actualité, des reportages dans les entreprises, des débats… Une mission complémentaire à celle de "Hout Info Bois", qui s'occupe de la promotion et de l'information technique vers le grand public et vers les utilisateurs (architectes, menuisiers, entrepreneurs…). "Notre revue entend avant tout promouvoir le dialogue au sein de la filière bois. Une réussite à en juger par le retour de nos membres…"

 

[ confederationbois.be }

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