Réflexion | L'avenir de la concertation socialeUn modèle à sauver, mais comment ?
Employeurs, syndicats, magistrats, universitaires et politiques ont réfléchi ensemble à l'avenir de la concertation sociale. Ils ont formulé plus de questions que de réponses...
Belgique 2020, les partenaires sociaux annoncent la fin de toute concertation. Désormais, ce sont les politiques qui géreront seuls le marché de l'emploi et les relations de travail. C'est au départ de ce scénario fiction, "Bye-bye concertation sociale", que les ADP (associations des professionnels des ressources humaines) de Liège et du Hainaut ont réuni un très large panel d'acteurs. Objectif : lancer une réflexion sur l'avenir des relations sociales.
L'UCM s'est associée à ce vaste exercice d'intelligence collective, qui s'est étendu sur plusieurs mois et vient d'aboutir à la publication d'un livre blanc, qui synthétise les divers avis et positions. Un constat domine : le monde du travail évolue à toute vitesse et cela bouscule les règles, les habitudes et les repères. Il est donc logique que la concertation sociale soit déboussolée. En même temps, tous les acteurs, non seulement les employeurs et les syndicats mais aussi les politiques, les magistrats et les académiques, sont attachés au modèle. Il n'est pas à jeter, mais doit fortement évoluer. Vers où et comment ? Il n'y a évidemment pas de formule magique pour donner un souffle nouveau à la concertation.
Au moins les principaux handicaps sont-ils identifiés. L'implication grandissante des gouvernements dans le processus de concertation, parfois sollicitée, réduit le champ d'action et la valeur des accords interprofessionnels. La perte d'influence et l'image peu reluisante des syndicats, surtout auprès des jeunes, affaiblit un des deux acteurs principaux. Les carrières mixtes et l'irruption des plateformes collaboratives mettent en cause les fondements du droit du travail et de la protection sociale.
Le livre blanc, fruit des rencontres, des consultations et des échanges de tous les acteurs, n'est pas une fin en soi. C'est un outil à l'intention de tous ceux qui ont à traiter de ces questions, singulièrement le monde politique.
Et les PME ?
L'UCM s'est chargée de l'organisation de la réflexion concernant la concertation sociale dans les PME. Une enquête a été réalisée et des réunions ont eu lieu avec des chefs de TPE/PME et des responsables de fédérations professionnelles. La conclusion est claire en ce qui concerne les petites entreprises : pas besoin d'une présence syndicale, le dialogue social y est direct et ce caractère informel est un atout pour leur développement.
Livre blanc gratuit à télécharger : concertation-sociale.be