Commerce en province de Luxembourg
Un "new deal" est nécessaire

Aux quatrièmes Assises du commerce, organisées à Bastogne, la Province de Luxembourg et l'UCM ont présenté le cadastre actualisé de l'offre commerciale. Des pistes d'actions bénéfiques au secteur ont été dégagées.

Le constat est simple : en cinq ans, on enregistre une augmentation des mètres carrés commerciaux (+ 8 %), une diminution des commerces (- 3 %) et donc plus de cellules vides (+ 8 %). En chiffres, le commerce en province de Luxembourg représente 16.000 emplois dont 4.288 indépendants, 3.135 points de vente et 618.666 m² répartis en 62 pôles commerciaux de centre-ville et de périphérie.

L'UCM met en évidence l'affirmation et même la progression de certains pôles comme Recogne et La Pirire (Marche-en-Famenne). Cela conduit notamment à l'affaiblissement des structures les plus fragilisées. Tandis que dans d'autres localités, le commerce de proximité se renforce : c'est le cas à Libin, Léglise ou Habay. On observe également que le déclin des secteurs de l'équipement de la personne et de l'alimentation traditionnelle affaiblit des pôles urbains.

Villes touristiques à soigner

Alors que Durbuy continue de rayonner, l'analyse pointe les difficultés rencontrées par d'autres villes touristiques comme La Roche-en-Ardenne, Bouillon, Houffalize et Saint-Hubert. Or elles ont un rôle de vitrine pour la province. Même si des actions de rénovation urbaine sont en cours ou vont démarrer, l'UCM réclame un plan spécial et urgent pour encourager l'investissement et la modernisation de ces villes. Ainsi qu'une analyse en termes d'image et de positionnement, qui doit s'accompagner d'une stratégie de marketing moderne.

Gagner en attractivité

Les centres-villes sont révélateurs du niveau de bien-être. Quand une cellule commerciale sur trois ou sur quatre est vide, le signal est très mauvais. C'est souvent le début d'incivilités et la naissance d'un sentiment d'insécurité.

Pour l'UCM, l'attractivité des cœurs des villes constitue un enjeu commercial et politique. Il est indispensable de s'adapter aux pratiques de la consommation actuelle. Travailler sur la qualité de vie doit permettre d'attirer de nouveaux habitants dans les centres.

De l'animation sous diverses formes, la praticabilité des lieux commerçants, le recyclage de l'immobilier obsolète et le développement de "bons mètres carrés" sont des chantiers prioritaires. Sans oublier le travail et l'investissement en termes d'image et d'identité d'une ville, éléments essentiels à l'ère du digital.

Tant les associations de commerçants que la Province et l'UCM souhaitent la mise en œuvre d'un "new deal" (une nouvelle donne) pour rendre aux centres-villes leur attractivité. Il devra conjuguer aménagement du territoire, urbanisme, politique de la ville, mobilité, maîtrise du foncier et équilibre commercial entre centre-ville et périphérie.

En concluant ces Assises du commerce, le député provincial à l'économie Bernard Moinet a rappelé que la qualité de vie dans une ville ou dans un village est aussi favorisée par la qualité de l'offre commerciale, et que le consommateur a un rôle important à jouer pour se réapproprier les commerces de proximité.

Les associations de commerçants se fédèrent

Pour la population, les commerces de proximité sont un véritable atout du centre-ville. Comme l'ont démontré plusieurs études menées par l'UCM, 75 % des consommateurs s'y rendent au moins une fois par semaine.

Les commerçants ont donc un rôle particulier à jouer auprès de leur clientèle. Ils doivent passer d'une vision de "consommation de masse" à celle d'une "consommation de précision" tout en travaillant sur le mix-produit (base constitutive de l'offre). Il faut certes cibler davantage, mais aussi développer de nouveaux concepts ainsi que des commerces hybrides.

Afin de nourrir la réflexion, de partager les ressources et de mobiliser des moyens, notamment en termes de marketing, une Association des associations de commerçants verra le jour dès septembre.

 

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