Alimentation | Les circuits courts séduisent un Belge sur deux
Produits locaux : le choix gagnant

CBC a publié une étude sur les circuits courts en alimentation. Leur succès croissant peut changer la vie des agriculteurs. La banque veut les aider à s'y adapter.

CBC Banque est partenaire de plus de 5.000 exploitations agricoles. C'est pourquoi elle a commandé à Ipsos un sondage auprès d'un échantillon de 2.003 personnes sur les "circuits courts", définis comme un mode de commercialisation où intervient au maximum un seul intermédiaire entre le producteur et le consommateur.

Plus d'un Belge sur deux (54 %) y accorde de l'importance dans le choix de son alimentation. Pour acheter des produits du terroir, les marchés sont privilégiés par 65 % des amateurs de circuits courts. La vente directe à la ferme suit avec 38 %, devant les magasins de proximité (28 %) et les supermarchés (25 %). L'attrait des marchés s'explique par la possibilité d'acheter au même endroit des produits de différents producteurs.

Pourquoi une majorité de consommateurs adhère-t-elle à une consommation de proximité ? Les réponses peuvent surprendre. Le prix est l'argument numéro un (65 %), devant l'envie de prendre soin de soi et de sa santé (45 %) et le respect de l'environnement (31 %) en troisième position seulement. La solidarité avec les agriculteurs est citée par 12 % des sondés.

Le souci du prix explique sans doute que 63 % des personnes qui achètent local ne sont pas prêtes à parcourir plus de cinq kilomètres pour trouver le produit.

Caroline Devillers, responsable du segment agri-business chez CBC, tire de ces chiffres deux observations : "Notre enquête indique qu'il n'y a pas de profil type du consommateur en circuits courts. Cette façon de s'alimenter parle à toutes les générations et toutes les classes sociales. C'est une force et une belle opportunité pour les producteurs. Mais ceux-ci doivent prendre conscience de la nécessité d'aller à la rencontre des consommateurs. Ouvrir ses portes ne suffit pas. Dans la mesure du possible, il faut être présent sur les marchés et multiplier les contacts avec les magasins d'alimentation, grands et petits." Unir les forces pour atteindre une taille critique et se partager la charge de la distribution peut être nécessaire.

Le jeu en vaut la chandelle. Pour Bernard Keppenne, chief economist de CBC Banque, "les perspectives d'évolution des prix des matières premières agricoles, qu'il s'agisse du blé, du sucre, de la viande ou du lait, interpellent. L'agriculteur belge doit évoluer dans un environnement marqué par la fluctuation des prix à cause des conditions climatiques, de la hausse de la production, de l'impact du change et des mesures protectionnistes. Les circuits courts sont une façon d'échapper en partie à cette instabilité et d'améliorer la rentabilité, pour les producteurs dont le business le permet."

À noter que si les légumes (84 %) et les fruits (83 %) sont les produits les plus recherchés en circuits courts, les consommateurs n'en délaissent pas pour autant les pommes de terre (47 %), les produits laitiers (41 %), les œufs (38 %) ou encore la viande (30 %).

 

 

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