Le point de vueFormation des GOUVERNEMENTS : n’ajoutez pas une crise politique aux crises que nous venons de traverser !
Au lendemain des élections de ce 9 juin en Belgique, nous nous retrouvons à un carrefour crucial. La situation économique actuelle exige des décisions rapides et efficaces. Pourtant, combien de fois avons-nous été témoins de périodes de flottement politique où les gouvernements provisoires ne permettent pas la mise en oeuvre et/ou l'avancement des réformes nécessaires?
Les mots célèbres de Benjamin Franklin doivent résonner : "Vous pouvez retarder, mais le temps, lui, ne le fera pas." Le sentiment d’urgence et la nécessité de prendre ses responsabilités doivent perfuser au sein de la classe politique. Les crises politiques se sont succédé en Belgique. Si on cumule les jours sans un gouvernement fédéral de plein exercice, on dépasse les trois ans depuis les années 2000 ! Mais il faut reconnaitre que la Belgique s’accommode finalement de l’absence de gouvernement fédéral. En effet, les gouvernements des entités fédérées seront en place et une large partie des compétences est dès lors prise en charge.
Jean-Luc Dehaene avait lancé en 1988 : "Sire, donnez-moi cent jours !". Cette formule avait déjà fait grincer des dents alors que le Gouvernement De Croo a mis 662 jours avant de se former, soit la plus longue crise politique de l’histoire de la Belgique. Record absolu !
Des délais aussi absurdement longs dont nous ne voulons plus alors que l’instabilité tend à devenir structurelle considérant les immenses difficultés à former un gouvernement fédéral. Et malheureusement le millésime 2024 ne s’annonce pas plus simple.
L’inaction politique n’est pas une option
L'inaction politique, en particulier dans le contexte géopolitique actuel, est un luxe que notre économie ne peut plus se permettre ! Les indépendants et les PME, colonne vertébrale de notre tissu économique, réclament de la stabilité et de la prévisibilité. Ce n'est pas un caprice, mais une condition sine qua non pour restaurer la confiance des acteurs économiques et garantir la pérennité de nos entreprises.
L'instabilité politique a un coût. Elle freine les investissements, décourage les initiatives entrepreneuriales et retarde les réformes fiscales et sociales indispensables. Comment pouvons-nous espérer travailler sur les coûts salariaux importants, ou pallier le manque criant de main d'oeuvre, si nous sommes englués dans des querelles partisanes et des négociations interminables pour former des gouvernements? L'urgence est réelle. Chaque jour sans gouvernement de plein exercice est un jour perdu pour nos entreprises, nos travailleurs, et in fine, pour notre économie qui doit gérer et accélérer sa transition.
La fiscalité, excessive notamment sur les revenus du travail, constitue un autre défi majeur. Une révision profonde de notre système fiscal est nécessaire pour encourager l'innovation et soutenir l’entrepreneuriat et le travail. Sans un gouvernement pleinement fonctionnel, ces réformes indispensables ne verront pas le jour, aggravant encore les difficultés rencontrées par les indépendants et les PME.
"Agir aujourd'hui pour garantir un avenir prospère demain"
Sans oublier l’adoption d’une politique forte et cohérente en matière de critères ESG (environnementaux, sociaux et de gouvernance). Une telle politique permettra aux indépendants et aux PME d'accélérer, voire d'entamer, une transition durable qui est essentielle à leur pérennisation, au même titre que la réforme fiscale ou la simplification administrative.
Face à ces défis, la solution est claire : nous avons besoin de gouvernements de plein exercice, et ce, rapidement. Les leçons de l'Histoire nous enseignent que les périodes de transition prolongée affaiblissent les nations. Rome ne s'est pas construite en un jour, mais elle s'est effondrée par manque de réformes adaptées et en temps voulu. De même, notre capacité à surmonter les défis actuels dépend de notre aptitude à agir avec détermination et promptitude.
L'enjeu n'est pas seulement de former un gouvernement, mais de le faire avec une vision claire et une détermination inébranlable à redresser notre économie. Le climat entrepreneurial actuel exige des mesures immédiates et concrètes pour assurer la sécurité économique et sociale de notre pays. Cette vision, qui se doit d’être inspirante et dynamique, devra avant tout mettre des projets de réformes concrètes et cohérentes sur la table.
Ainsi, en tant que voix des indépendants et des PME, nous lançons un appel à nos futurs élus : formez des gouvernements de plein exercice sans délai. Faites preuve de responsabilité et de vision. Il en va de la confiance que nous, acteurs économiques, plaçons en vous. En paraphrasant Winston Churchill, "Agir aujourd'hui pour garantir un avenir prospère demain". Notre avenir, celui de nos entreprises et de nos travailleurs, en dépend.
La Belgique mérite des gouvernements capables de répondre aux défis actuels avec audace et efficacité. Pour cela, la stabilité politique n'est pas seulement une option, mais une nécessité impérative. Ensemble, travaillons pour une Belgique plus forte, plus résiliente et prospère.
Autres actus se rapportant au sujet
- Le trophée de l’indépendant fait son grand retour. Les inscriptions sont ouvertes jusqu’au 28 mars prochain.Lire la suite
- IFAPMEPatron et formateur, la richesse de la formation en alternanceApprendre son futur métier en le découvrant directement sur le terrain tout en fréquentant un Centre de formation, c’est ce que propose l’IFAPME via la formation en alternance partout en Wallonie. Dès 15 ans (et jusqu’à 26 ans) en formation pour jeunes ou à partir de 18 ans en formation pour adultes, il s’agit d’une véritable opportunité qui n’offre que des avantages, tant du côté de l’apprenant que de son patron.Lire la suite
- Cap sur l'internationalComment nos PME peuvent naviguer dans un contexte incertainNotre commerce extérieur est de plus en plus vulnérable aux aléas économiques et politiques mondiaux. Avec le retour de Donald Trump à la présidence des États-Unis, la situation pourrait s’aggraver pour nos PMELire la suite
- Interview« On garantit que 95 % des citoyens vont trouver un point cash dans les cinq kilomètres »C’est une époque désormais révolue. Au même titre que les cabines téléphoniques, qui ont toutes disparues du jour au lendemain, les distributeurs de cash se font de plus en plus rares en Belgique.Lire la suite