RSE et ESG. Deux petits acronymes encore méconnus des entrepreneurs et pourtant bien utiles si l'on ne veut pas rater le train de la transition écologique. Le premier correspond à la responsabilité sociétale des entreprises, définie par le gouvernement belge comme un "processus permanent d'amélioration, dans le cadre duquel les entreprises intègrent de manière volontaire, systématique et cohérente des considérations d'ordre social, environnemental et économique dans leur gestion globale." Cette définition est à mettre en parallèle avec les critères environnementaux, sociétaux et de gouvernance (ESG), qui ont vu le jour pour évaluer comment les entreprises agissent pour être plus durables et en phase avec la société de demain. Ils deviendront essentiels à court et moyen termes car ils conditionneront par exemple l'accès à certains subsides ou financements d'organismes publics et privés.
C'est pour cette raison que l'opérateur régional finance&invest.brussels et plusieurs autres acteurs belges ont travaillé ensemble à la création d'un outil qui permettra sous peu d'établir un diagnostic ESG de sa PME ou de sa TPE. Le "score" pourra ensuite être transmis à différents organismes, à l'image d'un profil LinkedIn, sans que l'entreprise doive recommencer le processus depuis le début. Contrairement au certificat PEB pour les bâtiments (performance énergétique) qui diffère selon la Région, le but est d'avoir un dispositif uniformisé pour l'ensemble du territoire afin de faciliter un maximum la vie des indépendants.
Pierre Hermant (finance&invest.brussels).
En pratique, le patron de PME devra répondre à une série de questions pertinentes en fonction de son secteur d'activité. Il est logique que les critères retenus par exemple pour l'agriculture ne soient pas les mêmes que pour le médical. La maturité de l'entreprise sera, elle aussi, prise en compte. "Une start-up où il n'y a que deux salariés aura du mal à rencontrer les critères de diversité. Il y a toute une série de points qui n'ont pas de sens dans certains cas", indique Pierre Hermant, CEO de finance&invest.brussels.
Sur base de ce diagnostic non contraignant, l'entreprise sera invitée à prendre des mesures et à progresser à son rythme pour obtenir un meilleur score. Sans mettre en danger sa rentabilité. En plus de prendre de l'avance sur un cadre légal qui va s'installer dans les années à venir (que ce soit en Belgique où en Europe), investir dans la durabilité de son entreprise est un excellent moyen de créer de la valeur. Tant d'un point de vue économique, en devenant par exemple autonome énergétiquement parlant, qu'auprès de sa clientèle ou de son personnel. "Les clients de demain voudront collaborer avec une entreprise respectueuse de l'environnement et créatrice de valeur, pointe Pierre Hermant. Cela va même devenir une exigence pour certains clients importants, comme ceux issus du public."
Les entrepreneurs qui complèteront le formulaire bientôt disponible seront par ailleurs invités à contribuer à plusieurs des objectifs de développement durable (SDG) adoptés en 2015 par l'assemblée générale des Nations Unies. Ces objectifs, qui sont au nombre de 17, englobent la lutte contre la pauvreté ou la famine, des investissements en faveur d'une meilleure éducation, voire la protection de la vie marine et terrestre.
Les indépendants sont donc appelés à mettre le pied à l'étrier pour ne pas être pris au dépourvu dans les années à venir. Il est essentiel qu'ils anticipent cette évolution sociétale, peu importe le secteur dans lequel ils sont à l'œuvre.