Mesurettes pour les pensionsObjectifs non atteints
La grande réforme des retraites, entamée en 2015, ne sera pas terminée par l'actuel gouvernement. D'interminables négociations ont débouché sur trois mesures qui ne changent pas la face du monde.
La première décision est d'imposer une période de travail effectif de vingt ans minimum pour avoir accès à la pension minimale : 1.530 euros/mois environ pour 45 ans de carrière. Cela ne concerne que les salariés qui pouvaient remplir la condition – maintenue – de trente ans de carrière avec cinq, dix ou quinze ans de travail et le solde en chômage, incapacité ou prépension.
Deuxième décision : le temps partiel sera revalorisé à hauteur de 25 % dans le calcul de la pension. C'est un avantage pour les salariés et en particulier pour les femmes.
La troisième décision intéresse les indépendants puisqu'un bonus de pension sera accordé aux personnes qui continuent à travailler alors qu'elles remplissaient les conditions pour prendre leur retraite. Le montant et les conditions restent à définir.
Double déception
Sur base des enquêtes menées auprès des clients de sa Caisse d'assurances sociales, UCM attendait une réforme avec deux priorités : rétablir la confiance dans la pérennité du système des retraites ; améliorer l'équité en valorisant davantage le travail, pour les salariés comme pour les indépendants. C'est raté. Les corrections décidées par le gouvernement vont plutôt dans le bon sens, mais passent à côté des vrais problèmes.
Cette mini-réforme ignore la question brûlante des "années assimilées". Les indépendants ne se constituent un droit de pension que s'ils cotisent. Les salariés, eux, ont en moyenne un tiers de leur carrière – près de quinze ans – valorisé pour leur retraite comme s'ils avaient travaillé alors qu'ils bénéficiaient d'allocations de chômage, d'indemnités maladie, d'une "prépension", etc.
Cette injustice n'est pas corrigée. De même, les conjoints aidants (dont le statut n'existe que depuis 2003) restent dans une situation précaire avec une demi-pension minimum, même pour des carrières complètes. Des indépendants qui ont travaillé vingt-neuf ans, ou qui ont des carrières mixtes avec des postes à l'étranger (Ossom), restent en dehors du système de la pension minimum.
Et surtout, le calcul de la pension n'est le même pour les indépendants et les salariés que depuis 2021. Cela signifie que les montants ne seront totalement proportionnels aux cotisations, dans le régime indépendant, qu'en 2066. Une vraie réforme aurait dû prévoir un coup d'accélérateur.
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