"Les emmerdes, ça vole toujours en escadrille" : cette célèbre citation, de feu le président français Jacques Chirac, résume la situation de la plupart des entrepreneurs en ce début d'année.
L'épidémie garde un coup d'avance sur les vaccins et une vague d'infections sans précédent submerge l'Europe. De nombreuses activités restent fermées ou quasi fermées (événementiel, monde de la nuit, manifestations sportives et culturelles…). Les maladies, quarantaines et isolements déciment les équipes et fragilisent les chaînes d'approvisionnement. Le télétravail persistant entrave la bonne gestion du personnel.
Hors crise sanitaire, les prix de l'énergie et de certaines matières premières n'en finissent pas de flamber. Les coûts de production s'emballent. Les effets sur l'inflation – donc sur la charge salariale – sont désastreux.
La résilience des entreprises laisse les observateurs perplexes
Dans ce chaos, je voudrais dire très sincèrement toute mon admiration aux indépendants et aux chefs d'entreprise qui se battent, s'arrangent, inventent, innovent, travaillent d'arrache-pied et parviennent encore et malgré tout à faire tourner la machine. Grâce à eux, contre toute attente, contre toute logique, notre économie ne se porte pas si mal.
Rien n'est gagné. Pour arriver à une relance complète et vigoureuse, nous aurons besoin de flexibilité et d'un effort partagé pendant encore quelques semaines. Il faudra des aides prolongées et un accès facilité au crédit pour que toutes les entreprises saines puissent redémarrer.
Au temps de la marine à voile, je dirais que nous n'avons ni coulé, ni démâté. Les vents contraires sont violents et l'équipage doit s'accrocher sur le pont pour éviter le pire. Mais avec un petit alizé favorable, le navire est encore en état de repartir vers de nouveaux horizons.
Ce vent favorable, il arrive. Je veux le croire ! Les experts de la santé restent prudents mais il est de plus en plus clair que la déferlante du variant omicron, moins dangereux, peut nous faciliter la cohabitation avec le virus. À condition bien entendu de poursuivre la vaccination et ainsi de protéger l'ensemble de la population.
Le printemps ramènera le beau temps, le meilleur ennemi de l'épidémie, qui est aussi une promesse de détente des prix énergétiques. L'inflation devrait automatiquement se calmer.
En même temps, les plans de relance vont monter en puissance, avec de gigantesques investissements afin de rendre notre économie durable, plus humaine, plus vivable pour les petites structures. Les taux d'intérêt ont à peine frémi à la hausse : il reste possible d'obtenir du crédit sans être étranglé. La combinaison de ces deux éléments permet d'espérer un contexte de croissance solide.
Alors 2022, l'année de la reprise ? C'est tout sauf évident en ce mois de janvier. Mais il n'est pas naïf de croire au printemps. Nous n'avons d'ailleurs pas d'autre choix. Le pire n'est jamais certain et nous pouvons l'éviter si nous continuons, individuellement et collectivement, à faire face. La résilience des entreprises laisse perplexes les observateurs et les économistes. Je sais qu'elle se nourrit et se nourrira encore de votre courage, de votre travail, de votre volonté de rester debout.