L'augmentation des salairesDes chiffres, pas de slogans
Les syndicats ont mobilisé leurs troupes le 24 septembre pour demander une hausse des salaires. Leur argument : l'augmentation de 0,4 % prévue en 2021-2022 est une misère compte tenu de la reprise de l'activité économique et de la croissance.
Le raisonnement est spécieux. S'il est vrai que la croissance est vigoureuse pour les deux années en question (+ 8,3 % attendus), elle fait suite à un recul sans précédent du PIB (richesse produite) en 2020 (- 6 %). Sur trois ans, l'augmentation annuelle du PIB est en dessous de 0,8 %.
Revenons aux salaires et aux chiffres, incontestables, du Bureau fédéral du plan. Le "coût salarial par heure prestée", celui qui intéresse l'employeur en définitive, a augmenté de 4,5 % en deux ans et la prévision est de + 2,5 % l'an prochain. Sept pour cent supplémentaires en trois ans, cela n'a rien d'une misère quand il faut les débourser, mois après mois.
Comment expliquer ce grand écart entre le discours syndical et la réalité des entreprises ? L'élément principal est la liaison automatique des salaires à l'indice des prix. Elle entraîne une hausse régulière du coût du travail devenue "normale" pour les employés et ouvriers, mais que le patron doit payer.
Cette indexation automatique a entraîné, dans les années 1980 et 1990, un dérapage salarial qui a coûté au pays des dizaines de milliers d'emplois. C'est pour cela qu'en 1996, une "loi sur la protection de la compétitivité" a été votée, qui limite la hausse des salaires à la moyenne des trois grands pays voisins (France, Allemagne, Pays-Bas). Cette loi est aujourd'hui dans le collimateur des syndicats, qui réclament à cor et à cri son abrogation.
Pour UCM, le débat peut s'ouvrir, mais dans un cadre global incluant l'indexation automatique. Le pouvoir d'achat des salariés fait la prospérité des indépendants. Mais le chômage et les destructions d'emplois sont bien pires qu'une modération salariale.
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