Il n'y aura pas de grève générale le 2 octobre. L'appel du secrétaire général de la FGTB, Robert Vertenueil, n'a pas été suivi, y compris par ses propres instances. Le pire est évité, mais les syndicats mobiliseront leurs troupes le 2 octobre. L'activité économique sera perturbée, davantage en Wallonie qu'en Flandre. D'autres "actions" suivront.
Bref, le climat social est mauvais. La grogne est dirigée contre le gouvernement. Il y a un scrutin local le 14 octobre et le 26 mai 2019 est une date déjà bien présente dans les esprits. Il faudra renouveler les parlements européen, fédéral et régionaux. Le syndicat socialiste en particulier est engagé dans un combat politique pour faire basculer les coalitions à gauche, sans même exclure les radicaux du PTB.
Toute négociation constructive entre les représentants des employeurs et des salariés devient de plus en plus compliquée. C'est plus que regrettable, c'est inquiétant.
Le dialogue social est une plus-value pour les entreprises et les salariés
Car du pain sur la planche, il y en a ! Nous n'avons toujours pas finalisé la fusion des statuts ouvrier et employé, ni le dossier de la pénibilité des métiers. Le gouvernement a sorti à l'été un "jobsdeal" avec trente mesures pour dynamiser le marché de l'emploi. Je peux comprendre que l'une ou l'autre de ces décisions heurte les syndicats, comme la dégressivité accélérée des allocations de chômage. Il appartient néanmoins aux partenaires sociaux de s'occuper d'un tel dossier. Tout comme il leur revient de discuter des alternatives aux augmentations barémiques à l'ancienneté ou de la meilleure manière de lutter contre les pénuries de main-d'œuvre.
À tout cela s'ajoute la question de l'accord interprofessionnel. Négocié au "Groupe des dix", où j'ai la responsabilité de représenter les PME francophones, il fixe tous les deux ans le chiffre des hausses de salaire possibles, mais répartit aussi l'enveloppe bien-être et fixe un cadre pour les crédits-temps, les fins de carrière, etc. Syndicats et employeurs devraient commencer à chercher un accord 2019-2020. Un dialogue franc est pour l'instant inconcevable, mais l'heure tourne...
Pour ma part, je suis convaincu que la négociation sociale fédérale est une réelle plus-value pour les entreprises comme pour les salariés. Laisser le politique décider seul, comme c'est le cas dans d'autres pays, nuit à la cohérence et à la qualité des relations sociales. Or, des règles adaptées au terrain et un bon climat sont importants pour les PME.
L'UCM souhaite un apaisement. Une discussion sereine est souvent la meilleure façon d'avancer et de résoudre les problèmes. Elle n'est guère possible dans le contexte actuel, lourd de menaces et d'anathèmes. Mais notre main reste tendue.