Depuis le 1er janvier, les entreprises bruxelloises sont les premières d'Europe à risquer de recevoir des CV bidon ou des appels téléphoniques d'inspecteurs régionaux se faisant passer pour des candidats. L'objectif est de piéger les employeurs s'ils pratiquent la discrimination à l'embauche.
Ces "tests de situation", selon le texte de l'ordonnance, ne doivent pas être effectués au hasard, mais viser des chefs de PME ou des responsables du recrutement soupçonnés de discrimination. Suite au dépôt d'une offre d'emploi, deux CV identiques pourraient être envoyés, avec comme seule différence le nom, l'origine ou la situation de handicap de la personne. Ou un appel serait donné par un faux candidat (en réalité inspecteur) qui prétend remplir tous les critères de l'offre d'emploi, mais qui présente une caractéristique physique ou culturelle.
Si la personne testée tombe dans le panneau, des poursuites pénales sont possibles et si des aides à l'emploi régionales ont été accordées à l'entreprise, elles devraient être remboursées.
En dehors des fédérations patronales et en particulier de l'UCM, cette ordonnance bruxelloise a été peu contestée dans le monde politique et social. N'y a-t-il pas unanimité contre la discrimination ?
Oui, bien sûr. Mais si les fédérations patronales et en particulier l'UCM font de la résistance, ce n'est pas pour couvrir les employeurs qui feraient l'erreur de se couper d'un vivier de recrutement possible. C'est parce qu'il faut convaincre et non pas menacer. Forcer les employeurs à recruter des profils particuliers créerait des tensions, y compris chez les candidats à l'emploi qui ne présentent pas de particularité.
De plus, les "tests de situation" ne sont rien d'autre que des pièges tendus à des personnes considérées comme des délinquants potentiels. C'est insultant à l'égard des employeurs et, pénalement, la technique du piège est proscrite, même pour les trafiquants de drogue.