Employeurs | Entreprendre avec le Secrétariat social UCMAnticiper les modes et se remettre en question
Lionel Lambert sillonne les routes namuroises à bord de foodtrucks proposant des hamburgers. En janvier, l'entrepreneur se 'posera', déçu de tant travailler sans pouvoir faire prospérer son entreprise.
La recette est simple. De la viande de l'abattoir de Ciney, du pain et des crudités d'Assesse, beaucoup de bonne volonté et de courage, une pincée de culot et le tour est joué. Enfin, pas tout à fait puisque Lionel Lambert, Namurois de 31 ans, a eu la bonne idée au bon moment. On peut même dire qu'il a devancé la vague des foodtrucks en créant le concept de My Burger, des cuisines itinérantes concoctant exclusivement des hamburgers de qualité tant dans les zonings que pour les fêtes, mariages et autres manifestations.
Pourtant, l'homme n'est pas du métier. Il est même plutôt branché image et communication puisqu'il est diplômé d'une formation IFAPME chef d'entreprise en audiovisuel (suivie à l'issue d'un cursus en électromécanique). Grâce à cette formation, qui lui a donné accès à la gestion, il est devenu indépendant dès ses 19 printemps.
"J'ai d'abord travaillé à la télévision communautaire MaTélé, où j'ai occupé un poste salarié de caméraman pendant quelques années. La rédaction avait l'intention de s'équiper d'une cellule mobile de montage de reportages, pour gagner du temps lorsque nous étions sur le terrain. J'avais donc déniché une caravane mais celle-ci était trop vieille et précaire pour devenir un car audiovisuel. J'ai décidé de la garder pour moi, parce que dans un coin de ma tête germait déjà l'idée du concept de foodtruck."
Nous étions en 2011. Lionel a ensuite rénové le véhicule, assisté de son père Michel, menuisier de profession. Un véritable défi que le duo a relevé haut la main.
"Lorsque j'ai commencé l'aventure du foodtruck, j'étais toujours cameraman et combinais les deux activités, tout en me faisant connaître par le bouche à oreille. Tous les vendredis, j'allais près du parking d'une grande surface d'Assesse où on se réunissait entre copains pour prendre un verre après 16 heures. Mais si on buvait, il fallait aussi qu'on mange, et donc on a eu l'idée d'installer le foodtruck au “hangar”. De fil en aiguille, le public s'est élargi au-delà de notre cercle d'amis et j'ai décidé de faire halte à plusieurs endroits de la région."
Lionel a acheté une deuxième caravane, puis une troisième pour assurer, midi et soir, semaine et week-end, la préparation et le service d'une douzaine de variétés de hamburgers aux quatre coins de la région, de Ciney à Profondeville, Ohey, Dinant et Bois-de-Villers entre autres.
Virage
Malgré le succès, le jeune entrepreneur, nourrissant d'autres projets, a changé de cap au 1er janvier dernier. "Je garde les food trucks pour les événements mais j'arrête le reste. J'ai un accord avec l'exploitant des stations-services de la région, dans lesquelles je vais installer progressivement un “Burger corner”. Nous avons commencé par Assesse et ce n'est pas fini (les villes de Dinant et Couvin sont déjà dans les cartons). Malgré le très bon démarrage du concept, je suis amer car j'aurais voulu continuer les foodtrucks, mais cela nécessite beaucoup trop de charges sociales et d'énergie. Payer le personnel (cinq équivalents temps plein) pendant trois ou quatre heures, alors que la vente dure moins longtemps, n'est pas rentable. Je veux optimaliser ce temps de travail dans des shops “en dur”. De nos jours, il faut être courageux pour se lancer, on traverse toutes les météos et même si j'aime le concept du burger maison qui est bon et sain, c'est compliqué d'être patron et de “tomber” directement sur les gens qui vont adhérer à notre projet. L'UCM, qui est une bonne structure, m'y aide et j'apprends au fil du temps. C'est un nouveau défi qui s'offre à moi."
"Il apprend vite et retient nos conseils"
Madeleine Gruslin est gestionnaire de salaires à l'UCM Wierde depuis un an. Elle traite 140 dossiers, soit près de 500 travailleurs. C'est elle qui est en charge du dossier de Lionel Lambert.
"C'est un dossier facile qui ne demande pas de démarches particulières car gérer des points de vente mobiles, c'est comme des points fixes. C'est une entité unique. Au début de cette année, Lionel Lambert a fait le choix de transiter du statut de personne physique à celui de société, puis a engagé quelques personnes, ce qui a nous a demandé quelques démarches. Il est très disponible, à l'écoute, retient ce qu'on lui dit, a conscience de devoir être secondé... bref tout se passe très bien !"