Wallonie | Carte d'identité des entreprises numériques
La start-up wallonne est très 'B2B'

Une étude met en lumière les spécificités de cette nouvelle génération entrepreneuriale, ancrée dans le service aux entreprises, et insiste sur l'obligatoire accompagnement, gage de durabilité.

Digital Wallonia, c'est la plateforme, la "marque" utilisée par la Wallonie numérique. C'est notamment elle qui fixe le cadre des actions du gouvernement wallon en matière de transformation numérique, grâce à un budget de 500 millions d'euros mobilisés sur quatre ans.

Elle vient de publier son premier baromètre des start-up wallonnes, fruit d'une étude réalisée au premier semestre 2017. L'étude comprend des analyses quantitative et qualitative des start-up mais aussi de leurs dirigeants. Par start-up, Digital Wallonia entend des entreprises numériques de moins de dix ans qui ambitionnent un fort taux de croissance mais qui, par leur nature, sont extrêmement volatiles. Leur jeunesse, la frontière parfois sensible entre le projet et la création de la société, le taux de disparition et la proximité avec d'autres régions sont des facteurs déterminants.

"Dans ce contexte, l'objectif premier de ce baromètre et de dresser un portrait global de l'écosystème des start-up wallonnes numériques, de leur parcours, de leurs caractéristiques et de leurs fondateurs", précise Digital Wallonia.

Innovante et accompagnée

Plus de quatre start-up numériques wallonnes sur dix se situent en Brabant wallon. Suivent les provinces de Liège (30 %) et du Hainaut (20 %). La proximité de Bruxelles et du Brabant wallon explique assez logiquement le positionnement des start-up, qui bénéficient ainsi de la présence de donneurs d'ordre importants et d'entreprises internationales dans la capitale. Liège s'installe sur la deuxième marche du podium, aidée par la belle offre éducationnelle des HEC mais aussi le levier économique Meusinvest, présent dans le secteur au travers de sa filiale LeanSquare. Le Hainaut se détache quant à lui par l'activité dans l'e-santé et les biotechnologies.

Près de sept start-up wallonnes sur dix se distinguent dans le domaine du B2B ("business to business"), en proposant des produits et services à destination des autres entreprises. Il s'agit là, selon Digital Wallonia, d'un véritable avantage concurrentiel qui reste pourtant peu exploité.

Les terrains de prédilection de la start-up wallonne ? La santé, le commerce, la finance et le jeu. De nombreuses start-up sont actives dans la santé au sens général, les softwares et les instruments médicaux représentant à eux seuls près de 20 % du secteur.

La finance et le jeu ne comptent pas moins d'une vingtaine de start-up actives, qu'il s'agisse de la "fintech" ou des technologies du jeu. Enfin, en parallèle de ces domaines, un nombre important de jeunes entreprises sont actives dans les ressources humaines, le marketing, la vente et la publicité. Elles s'adressent en l'occurrence davantage à des départements spécifiques d'entreprises et à des métiers ou secteurs particuliers.

Cette première étude fait encore apparaître le nécessaire accompagnement des jeunes entreprises par des conseillers spécialisés, un marché peut-être déjà saturé... Pourtant, ces derniers sont un gage de développement plus rapide. "L'autre aspect important est de maîtriser l'aspect commercial et financier, et de pouvoir tenir la distance financièrement lorsque les fonds (publics) mettent du temps à être versés. Enfin, le décollage commercial reste lent et délicat ; c'est probablement dû à un manque de crédibilité", explique l'étude.