4ECO | Éco-conception, circuits courts, écologie industrielle...Les nouveaux modèles économiques durables

Différentes étapes en amont et en aval de l'activité de l'entreprise sont nécessaires pour qu'elle puisse proposer ses produits ou services. L'éco-conception est un premier modèle qui permet à l'entreprise d'opérer des choix stratégiques concrets destinés à réduire les impacts de ces différentes étapes du cycle de vie.

Faisant partie d'un écosystème, l'entreprise peut également choisir des modèles de relocalisation économique comme les circuits courts, c'est-à-dire miser sur un approvisionnement et une distribution plus locale, évitant ainsi les émissions dues au transport. L'écologie industrielle propose quant à elle d'échanger les flux matériels et énergétiques rejetés comme ressources ou matière première à des entreprises voisines.

Une entreprise peut aussi choisir la rupture, en ne proposant non plus de vendre un produit mais l'usage qui est fait de ce dernier. Comme par exemple une voiture qui deviendrait un service de location au kilomètre. Cette transition de la logique de flux vers la logique d'usage s'appelle l'économie de la fonctionnalité.

En restant sur la relation avec l'utilisateur, on peut enfin évoquer le modèle de l'économie collaborative qui favorise l'implication de ce dernier dans les activités stratégiques de l'entreprise, notamment via les plateformes numériques.

Ensemble, ces cinq nouveaux modèles économiques durables contribuent à un concept économique plus large, l'économie circulaire, qui vise à réduire concrètement la consommation des ressources et les émissions sur l'environnement tout en garantissant une innovation fondée sur la valeur et l'utilité.

 

Schéma de l'économie circulaire par l'Ademe

 Représentation par l'Ademe (Agence française de l'environnement et de la maîtrise de l'énergie) de l'économie circulaire et des modèles qui la composent.

Gagner des parts de marché en arrêtant de vendre

Perrine Collin (UCM)

 

- À quels enjeux actuels l'économie de la fonctionnalité répond-elle ?

- Notre modèle économique a besoin d'un nouveau souffle, d'une transition : les ressources matérielles s'épuisent, l'être humain ne trouve plus sa place dans la course au temps et le travail, nos marchés sont saturés... En proposant l'usage plutôt que la vente d'un bien, l'économie de la fonctionnalité répond à nombre de ces enjeux contemporains. Ce modèle permet par exemple de mieux rencontrer les besoins des clients tout en restant compétitif au niveau du prix. Clients avec lesquels la relation est beaucoup plus interactive, ce qui évite des taux d'acquisition importants et une volatilité dans leurs choix.

 

- Que manque-t-il à notre écosystème pour assurer une transition vers l'économie de la fonctionnalité ?

- De la motivation (sourire) et des entrepreneurs sensibilisés certainement, mais aussi des potentiels clients. C'est également le mode de consommation qui doit changer. Dans ce modèle, la conception de l'offre change également : les partenariats entre acteurs, initialement différents par nature (entreprise, asbl, pouvoirs publics...), sont plus étroits. Ces types de relations, nous devons apprendre à les construire.

 

- À l'UCM, qu'est-ce qui vous a amenés vers l'économie de la fonctionnalité ?

- Depuis six ans, nous soutenons les entreprises dans l'intégration de l'éco-conception dans leur stratégie. Fréquemment, l'usage est un enjeu important dans l'impact global du bien. L'entreprise a peu de maîtrise sur cette étape. Nous nous sommes donc intéressés à des business models qui permettent à l'entreprise d'être plus efficiente tant en matière d'environnement que d'économie et d'enjeux sociétaux. L'économie de la fonctionnalité s'est avérée un modèle particulièrement intéressant pour les T/PME belges. Le coût de la main-d'œuvre rend certes nos entreprises moins compétitives au niveau des coûts, mais ces dernières disposent de compétences et connaissances incroyables que l'économie de la fonctionnalité valorise.

 

UCM 4ECO